L’accès à l’eau potable, nécessité absolue
A l’heure actuelle, chaque jour, plus de 1.400 enfants de moins de 5 ans meurent, faute d’un accès à l’eau. Et, chaque année, ce sont 1,8 million d’enfants. Sachant qu’en 2050, la population est estimée à 9 milliards de personnes, ces chiffres ne feront donc qu’augmenter si on ne réagit pas !
Il faut donc trouver des moyens pour accéder à l’eau potable dans les pays pauvres si on veut sauver l’humanité…tentons de présenter différents moyens de trouver de l’eau.
Récupérer la rosée
La rosée est due à la condensation contenue dans l’air. Elle apparaît dès que son taux d’humidité atteint 100 %. Ce phénomène se produit la nuit sur les parois froides. Le système consiste ainsi à équiper les surfaces au sol et toitures afin de récupérer l’eau de cette rosée pour ensuite l’utiliser pour la consommation humaine. C’est dans les années 1990 que cette technique a surtout été utilisée dans des régions au climat aride telles que l’Inde, la Croatie, le Burkina Faso, le Maroc, Israël mais aussi la France avec la Corse. Cette technique dépend de l’état de l’air, du matériau du condenseur et de sa disposition pour pouvoir récupérer le maximum de rosée. Le condenseur est un élément incliné recouvert d’un film spécial qui recueille la rosée et l’achemine vers un réservoir. On peut aussi réaliser des tranchées recouvertes d’un isolant thermique ou utiliser le toit d’une maison si celui-ci est en pente. Pour provoquer la condensation, il suffit de refroidir une surface de quelques degrés seulement. On a donc cherché à réaliser des revêtements qui se refroidissent naturellement.
Récupérer le brouillard
Dans le même état d’esprit au Chili dans un petit village Chungungo situé à 500 km au nord de Santiago, plusieurs milliers de litres d’eau sont recueillis chaque jour sur un sommet situé à 700 mètres. Tout un réseau de filet capte le brouillard local et permet ainsi d’alimenter la population.
Dessaler l‘eau de mer
Mais la source principale pour trouver de nouvelles ressources en eau douce, c’est de dessaler l’eau de mer. Il est plus économique de récolter de l’eau dans des sources ou les lacs puis de la purifier mais, dans de nombreuses régions du monde, les sources d’eau douce sont inexistantes ou deviennent insuffisantes au regard de la croissance démographique ou de la production industrielle. Il existe différentes techniques de dessalement : la distillation, l’osmose inversée, l’électrodialyse. La distillation est la méthode la plus simple mais aussi la plus consommatrice en énergie. Elle n’est donc rentable que dans les pays où l’énergie est très bon marché. C’est ainsi que les deux tiers des capacités mondiales de dessalement se situent dans les pays du Golfe, qui ont à la fois beaucoup de pétrole et quasiment pas de ressources d’eau douce. Mais cette eau n’est obtenue que grâce à des énergies fossiles et cette solution n’est pas durable. De plus, l’eau obtenue a un goût généralement peu satisfaisant et une reminéralisation est nécessaire. Parallèlement, la technique de l’osmose inversée s’est développée et est aujourd’hui en plein développement ; mais elle a pour inconvénient de rejeter de la saumure à forte teneur en sel et qui a des effets sur la biodiversité environnante.
Plus novatrice est l’électrodyalyse où il s’agit de faire passer un flux d’eau dans un champ électrique : des électrodes enlèvent les ions de l’eau et une bulle d’eau fraiche se crée qui doit ensuite être récupérée. Des chercheurs du M.I.T. de Boston ont récemment inventé une usine mobile fonctionnant avec des panneaux solaires et permettant en 24 heures, lors d’un essai en Inde, de produire 7950 litres d’eau douce. Pour autant, cette technique ne fonctionne qu’avec de l’eau à faible teneur en sel.
Masdar, une ville verte en plein désert
Ville écologique au milieu du désert, Masdar, dans l’émirat d’Abou Dhabi devrait accueillir d’ici 2030, 50000 habitants. Projet pilote, il est prévu dans cette « ville verte » une fourniture d’eau douce par dessalement d’eau de mer grâce à une centrale solaire. Tout dans cette ville sera fait pour réduire la consommation d’eau de mer dessalée de 80%. Les eaux usées seront également utilisées pour l’irrigation des cultures destinées à l’alimentation et à la production de biocarburants.
L’une des clefs résidera donc aussi dans le recyclage et les économies d’eau.
Au total, subvenir aux besoins en eau douce de la planète ne passe pas seulement par la mobilisation de nouvelles quantités disponibles, mais aussi par de sérieuses économies dans notre consommation.
Martin LUCAS et Maxenss SILVER
Pour en savoir plus sur l’électrodyalyse et le projet du MIT:
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/environnement/l-eau-source-precieuse_1618478.html