Les déchets nucléaires en France

Les déchets nucléaires en France

Quand on s’intéresse à la question des déchets en France, il ne faut pas oublier une catégorie de déchets qui ne nous vient pas immédiatement à l’esprit mais qui, pourtant risque de nous poser à terme de sérieux problèmes : que faire de nos déchets radioactifs ?

L’industrie nucléaire française représente 59 % du volume total des déchets radioactifs produits. En effet, en France, 75% de l’électricité est d’origine nucléaire. Elle est produite dans 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 centrales essentiellement situées dans l’Indre et Loire, l’Ain, l’Ardèche, le Nord, l’Isère et la Seine-Maritime. Les deux plus vieilles sont  la centrale Bugey à Saint-Vulbas dans l’Ain, mise en service en 1979, et la centrale du Tricastin à Pierrelatte dans la Drome, mise en service en 1980.

Pour le reste, 26 % de ces déchets proviennent du monde de la recherche, 11 % des activités de défense nationale, 3 % de l’industrie classique et 1 % de la médecine.

Un déchet est dit « radioactif » par le temps qu’il met pour perdre la moitié de sa radioactivité, c’est ce qu’on appelle une période de demi-vie. Au bout de 10 périodes, on considère que le déchet n’est plus du tout radioactif. C’est le phénomène de décroissance, c’est-à-dire que le déchet perd sa radioactivité avec le temps, il n’est plus dangereux pour la planète et pour l’Homme.  Mais ce temps est variable  (il peut atteindre parfois  plusieurs centaines de milliers d’années) et on classe ainsi ce type de déchets en plusieurs catégories. Quels qu’ils soient nous avons à gérer ces déchets car ils sont dangereux : c’est donc à notre génération de trouver des solutions pour protéger l’environnement et l’homme de la radioactivité.

Différents types de déchets radioactifs

Certains déchets sont les résidus des combustibles utilisés dans les centrales nucléaires : ils sont traités dans des usines de traitement de déchets nucléaires. C’est à dire que l’on décharge le combustible de la centrale, on le refroidit dans une piscine et on le transporte à l’usine de la Hague situé en Basse Normandie pour un retraitement ou pour être recyclé. Les déchets dits de haute activité à vie longue (une durée de demi-vie supérieure à 31 ans) sont traités puis enfermés dans des conteneurs fabriqués dans une matière vitreuse semblable au verre. Ils sont mis dans des installations ventilées car ces résidus dégagent de la chaleur. De nos jours, seuls les sites de La Hague (près de la Manche) et de Marcoule (près du Rhône) peuvent accueillir ces déchets.

Il existe également des  déchets de moyenne et faible activité à vie courte, ce sont les déchets liés à la maintenance (vêtements, outils, gants, filtres) et au fonctionnement des installations nucléaires (traitements d’effluents liquides ou gazeux). Ces déchets sont également issus de laboratoires de recherche, d’hôpitaux, d’université et/ou d’opérations d’assainissement et de démantèlement ; ceux-ci  sont quant à eux entourés de béton puis enfouis sous terre.

D’autres méthodes de stockage sont utilisées dans d’autres pays : en Grande Bretagne, par exemple, les résidus radioactifs sont stockés sous l’eau, sous la Manche.

Le nucléaire au centre des débats

Le nucléaire a des avantages car il permet à la France  de couvrir ses besoins énergétiques sans émettre de CO2. Il permet d’éviter d’utiliser des ressources fossiles telles que le pétrole, le gaz et le charbon et il crée des emplois. Mais il empiète sur les énergies renouvelables (éoliennes, centrales hydrauliques, …) et limite sans doute leur développement, fournissant une énergie bon marché qui vient concurrencer la recherche sur les énergies alternatives.

Mais la population n’a, à aucun moment, été consultée sur le nucléaire et il n’y a jamais vraiment eu de débat public. La création de centrales est un investissement très lourd et nécessite de nombreuses précautions ; ainsi le risque zéro n’existe pas et on ne peut pas être sûr d’une sécurité absolue.

La catastrophe nucléaire de Fukushima qui a eu lieu le 11 Mars 2011 au Japon nous le rappelle. Malgré les précautions prises dans le nucléaire, les risques sont bien présents. Suite à un séisme,  il y a eu un arrêt automatique des réacteurs en service. Mais, la défaillance des systèmes d’alimentation électrique de secours et  plusieurs erreurs humaines ont causé l’arrêt des systèmes de refroidissement des réacteurs nucléaires ainsi que ceux des piscines de désactivation des combustibles irradiés.

Ce défaut de refroidissement des réacteurs a induit d’importants rejets radioactifs. Cet accident a eu des conséquences très importantes sur la santé (cancer, irradiation set maladies graves qui ont mené jusqu’à la mort, ..) et l’environnement (pollution des eaux, des sols et de l’air ce qui provoque des pertes d’espèces animales et végétales..).

En 2011, 427  réacteurs étaient en service dans le monde. 43 d’entre eux ont été arrêtés après l’accident de Fukushima et la pression est forte pour empêcher leur remise en route. C’est en France que la part du nucléaire dans la production d’électricité est de loin la plus forte, devant le Japon avec 29% de son électricité produite ainsi  et 19,6 % aux Etats-Unis.

Outre les risques liés aux centrales, les déchets radioactifs posent de très gros problèmes : qu’ils soient maintenus en surface  ou enterrés, ils menacent les générations futures. Le nucléaire comporte aussi des risques extrêmement dangereux pour l’humanité.

En France, un débat s’est ouvert sur l’abandon du nucléaire mais n’a abouti pour l’instant à aucune décision importante, sans doute parce qu’économiquement il reste intéressant et que pour l’instant les alternatives réelles ne sont pas encore opérationnelles.

Celia Wattelle

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