Un archipel face au problème énergétique

L’archipel des Baléares rencontre les contraintes de l’insularité depuis des centaines d’années mais a toujours réussi à le surmonter pendant toutes ces années. Aujourd’hui, confronté au  tourisme de masse, comment cet archipel parvient-il à procurer de l’énergie à sa population qui a considérablement augmenté et aux  10 millions de touristes annuels ?

Les Baléares, une terre exposée au Mistral

Schéma capteur solaire à concentration

Dès le VIIIe siècle, les Baléares avaient adopté l’éolien pour se développer puisque des moulins à vent étaient présents. Implantés dans des régions où l’eau était rare et le vent puissant, ces moulins étaient devenus la clef de l’économie espagnole jusqu’à la fin du siècle dernier. Ils étaient de plusieurs types : moulins à sel, moulin à eau  mais surtout moulins à farine. L’île de Formentera était nommée « terre du blé » car la farine était essentielle à l’alimentation des populations. En raison de cela, sept moulins à vent furent construits, dont cinq sont encore sur « pied ».

L’éolien et le solaire, des énergies locales

Mais de nos jours un archipel, comme celui des Baléares n’a pas toutes les ressources nécessaires pour accueillir les 10 millions de touristes par an, en plus de sa population qui a fortement augmenté (plus d’un million de personnes). Produire en autonomie avec ses propres ressources comme il le faisait auparavant est aujourd’hui difficile, il faut donc   être aidé par le continent  pour subvenir à ses besoins.

Sur place,  l’énergie éolienne provient de Minorque : le parc éolien d’Es Mila formé de quatre aérogénérateurs avec une production annuelle estimée à  8 GW.h  pour un équivalent pleine charge de 2500 heures/an .

Annuellement ce parc produit 7040 MWh/an, soit 2000 foyers qui peuvent être fournis en électricité. Les Baléares  se sont également investies dans la production d’énergie solaire : elles participent au projet « Universol » qui a pour objectif de produire de l’électricité grâce à des systèmes photovoltaïques.  Un capteur solaire à concentration  qui dispose d’un réflecteur immobile va être incorporé aux systèmes pour que les panneaux photovoltaïques soient plus faciles à installer sur les toits.

 

En revanche, l’archipel dépend aussi du continent

 

Le gaz naturel amené par le gazoduc qui relie l’archipel au continent a été construit en 2009. Les produits pétroliers (qui constituent l’énergie la plus utilisée) parviennent aux îles par bateau, puis sont transportés par oléoduc pour arriver à la station de stockage qui se situe à Palma de Majorque.  Une partie de ces produits pétroliers alimente des centrales thermiques.

L’énergie électrique arrive aussi par un câble HVDC (High-voltage direct current) subaquatique reliant Majorque à la ville de Valence sur le continent : l’électricité qui passe par câble est 100% renouvelable car elle est issue de l’éolien, de l’hydraulique et du solaire, et elle est aussi très bon marché. Cette liaison a permis aussi d’éviter l’ouverture d’une nouvelle centrale thermique sur le territoire des Baléares, et ainsi d’éviter le rejet d’1.2 millions de tonnes de CO2/an (gaz accentuant l’effet de serre). Mais Majorque n’est plus la seule île à être approvisionnée en électricité : il y a une liaison entre Majorque et Minorque, et bientôt une autre entre Majorque et Ibiza qui, elle, est déjà reliée à Formentera.

 

En conclusion, le développement des Baléares rend particulièrement crucial ce problème énergétique : l’archipel peut certes compter sur le continent mais il serait dommage de ne pas mettre en valeur ses atouts : utiliser le vent et le soleil semblent aujourd’hui plus que jamais une solution d’avenir qui respecte les enjeux du développement durable.

Mattéo Mazurek

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