Les dessous de Paris
Descendre dans les entrailles de la capitale, c’est une façon insolite de comprendre le cycle de l’eau et de mieux saisir le travail des égoutiers de Paris en parcourant les galeries souterraines longues de plus de 2400 km.
Autrefois, lorsque les égouts n’existaient pas, tout était jeté dans des fosses, dans des décharges ou dans la rue. Les conséquences de ces pratiques insalubres avec la prolifération des moustiques, provoquaient de nombreuses maladies (comme la peste) mais aussi de nombreux dégâts naturels comme la pollution des nappes phréatiques. C’est en 1850, avec l’arrivée du Baron Haussmann et de sa politique de grands travaux mais aussi de l’ingénieur Eugène Belgrand, que se développent les égouts, influencés par le courant hygiéniste*. En 1878, c’est près de 600 km d’égouts qui sont construits.
Les égouts de Paris constituent l’ensemble des conduits souterrains destinés à collecter et à évacuer les eaux de ruissellement découlant principalement des pluies, ainsi que les eaux usées produites par les différents activités humaines sur la ville.
Un réseau unitaire et gravitaire
Le réseau d’égouts de la capitale est un réseau unitaire c’est à dire que les eaux pluviales et eaux usées sont évacuées ensemble dans les mêmes canalisations. D’où la nécessité de contrôler le niveau des déversements en cas d’intempéries, car les risques peuvent être multiples avec la formation de crues, le débordement des égouts…
Le système est aussi gravitaire, c’est-à-dire grâce à la gravité ou la pente puisque la grande majorité du réseau fonctionne sans l’aide de pompes. L’écoulement se fait des hauteurs vers les collecteurs longeant la Seine, puis de l’amont (à l’est) vers l’aval (à l’ouest) de la vallée.
Mais, pour autant, tout ne s’écoule pas toujours facilement. C’est là qu’interviennent les égoutiers : ils ont pour mission d’entretenir les réseaux ainsi que leurs équipements, de faciliter l’écoulement, de prélever des échantillons d’eaux usées afin de les analyser, d’intervenir dans les réseaux en cas de problème…
Le système informatique « TIGRE » (Traitement Informatisé de la Gestion du Réseau des Egouts) centralise les informations sur l’état des ouvrages, que les égoutiers vérifient sur place, avec des terminaux portables. Chaque portion est inspectée au moins une fois par an.
La seconde vie des eaux usées
Avec le traitement des eaux usées, le recyclage est mieux valorisé : la dépollution d’un mètre cube d’eau usée entraîne la production en moyenne de 400g de boues qui forment une matière organique. Celle-ci est alors réutilisée comme combustible ou comme remblai, mais majoritairement comme engrais : l’usage des boues se fait alors soit par épandage sur les champs autour des usines de traitement, soit par la revente de granules.
En conclusion, de toutes les villes du monde, c’est Paris qui possède le réseau d’égouts le plus vaste et le mieux approprié aux exigences de l’hygiène.
Rouages essentiels d’une grande capitale, les égouts de Paris ont une histoire aussi longue que riche puisque les premiers égouts souterrains ont été construits au milieu du XIVème siècle. Une section du réseau des égouts est ouverte au public au pont de l’Alma. Ce musée accueille près de 95 000 visiteurs par an. Le parcours donne des renseignements sur l’histoire et le fonctionnement du réseau des égouts parisiens.
Le 17 mars 2015, avec notre classe développement durable de 2nd E, nous avons visité de nombreuses galeries souterraines nous faisant découvrir la vie surprenante des égoutiers de Paris.
*celui qui s’occupe d’hygiène, partie de la médecine traitant des règles et des conditions d’existence nécessaires pour préserver la santé
Mathieu Roland