« Respirez, vous êtes à Proville »*
Dans le cadre de la semaine du développement durable nous avons rencontré deux adjoints du maire de Proville, Guy COQUELLE et Daniel WOUTISSETH chargé de l’environnement. Ils nous ont présenté la ville et son engagement envers le développement durable, Proville faisant en effet figure, au sein de l’agglomération cambrésienne, de poumon vert.
Une réserve naturelle
Poumon vert, en effet, en raison de la réserve naturelle du Bois Chenu. Vaste, s’étendant sur plus de 60 hectares, le bois est traversé par l’Escaut. Propriété forestière privée à l’origine, il est devenu communal en 1984. Diverses actions de préservation, souvent saluées et primées, y ont été menées : ainsi, en 1999, Proville obtient le trophée régional des Eco-acteurs et en 2012, le bois Chenu devient Réserve naturelle régionale.
Remarquable par son ensemble de prairies humides typiques des bocages, installées sur une zone alluviale, ce bois est un site original et rare dans le Nord-Pas-De-Calais où il ne reste en effet que 3 % de zones humides, contre 30 % il y a trois siècles.
On peut y trouver aussi de nombreuses espèces animales (près de 220 recensées) dont 25 reconnues « d’intérêt patrimonial »… comme le Vertigomoulinsiana, petit escargot très rare.
Une zone importante à plus d’un titre
Cette zone naturelle est, en effet, la zone de captage des eaux de l’agglomération cambrésienne : la préserver , c’est donc préserver la qualité de la ressource en eau des 40 000 habitants de notre agglomération. Conserver la biodiversité, c’est préserver tout l’équilibre d’un milieu fragile où chaque espèce fait partie d’une chaîne alimentaire et où tout déséquilibre a des effets sur l’homme (recrudescence d’espèces nuisibles en absence de prédateurs, espèces végétales invasives…). Mais cette zone verte du bois Chenu est aussi une zone de promenade et de loisirs, dans un territoire où les zones boisées sont peu nombreuses puisque ce sont plutôt les paysages de champs cultivés qui dominent dans le Cambrésis !
Enfin cette zone est traversée par l’Escaut : ce fleuve très largement canalisé retrouve aujourd’hui une vocation de rivière plus ou moins sauvage puisque le trafic a diminué et va partir sur le canal Seine Nord. Les décideurs locaux réfléchissent donc à développer son potentiel touristique et à préserver la qualité de ses eaux.
Une action plus globale pour préserver l’environnement
Proville s’est, depuis de nombreuses années, inscrite dans une action éco-responsable. On y pratique la gestion différenciée des espaces verts par la taille qui varie en fonction des saisons et la préservation de la biodiversité. On y réfléchit aussi à la gestion de l’eau et à la préservation des capacités d’infiltration des eaux de pluie : ainsi, si vous vous garez devant la mairie de Proville, vous remarquerez que tous les parkings ne sont pas bitumés pour limiter l’imperméabilisation des sols. A Proville, on trouve aussi des jardins potagers familiaux ou encore un « crapauduc », sorte de gros tuyau souterrain, qui évite aux batraciens ou autres amphibiens de se faire écraser au printemps sur les routes communales en tenant de rejoindre une zone humide pour y pondre leurs œufs…
Finalement, Proville est une commune qui a pris conscience de l’enjeu du développement durable et qui cherche à concilier dynamisme économique, vie agréable et préservation du milieu. Toutes ces opérations font l’objet d’une sensibilisation auprès des habitants.
* C’est la devise de la commune de Proville.
Rémi Taupe et Wynona Genlot