Les touristes, une menace pour les sites historiques ?

Les touristes, une menace pour les sites historiques ?

            On a tous déjà visité un site touristique, avec notre école ou à titre personnel, dans notre ville, ailleurs en France ou même dans un autre pays. On profite, on prend des photos, mais qu’en est-il des œuvres ou des lieux ? Certains d’entre eux sont dégradés par des touristes, directement ou indirectement…

Peintures rupestres de la grotte Chauvet en Ardèche

Peintures rupestres de la grotte Chauvet en Ardèche

            La grotte de Lascaux vous dit quelque chose ? C’est un des sites touristiques les plus visités de France. Mais celle qu’il est possible de visiter est en fait une réplique, la véritable ayant fermé en 1963. La grotte a été polluée sur plus de 60 ans, le CO2 expiré par les touristes a commencé à l’abîmer. Des algues, se servant du gaz pour leur photosynthèse, ont commencé à se développer. Une fois la grotte fermée, une assistance climatique a été mise en place pour reproduire le milieu naturel, en régulant la température et l’humidité. Mais ce dispositif a créé des conditions qui ont favorisé le développement de champignons qui attaquent les peintures, en formant des taches noires. Aujourd’hui, le problème n’est toujours pas résolu.

Cependant, la grotte de Lascaux a servi d’exemple. Ainsi, la grotte Chauvet en Ardèche découverte en 1994, a été immédiatement fermée au public et une réplique a été créée rapidement.

Ce processus, bien que très coûteux et décrié par certains touristes, permet d’éviter de futures dégradations sur des sites historiques semblables.

            Ailleurs, les touristes ont aussi un impact négatif sur des lieux, en abandonnant leurs déchets ou même en touchant des œuvres. Il y a par exemple le Machu Picchu, une cité Inca datant du XV siècle. C’est l’endroit le plus visité en Amérique du Sud. Pour avoir une meilleure vue, de nombreux touristes s’éloignent des chemins balisés, mais cela fragilise les structures et les équipes d’entretien n’arrivent pas à réparer tous les dégâts.

            Cambrai, ville d’art et d’histoire, au potentiel touristique non négligeable subit-elle les mêmes problèmes ?

            Pour répondre à ces questions nous nous sommes rendues à l’office du tourisme de la ville. Le tourisme à Cambrai, c’est 12 000 « sollicitations » enregistrées par an. Ça signifie qu’au moins 12 000 touristes viennent à Cambrai, car une famille est comptée comme une sollicitation, et tous les touristes ne passent pas à l’office. Cambrai ce sont de nombreux sites à visiter : les 3 circuits découvertes, les 3 clochers alignés, le jardin public, les cimetières, les souterrains ou encore le musée.

Cambrai, ville touristique et ses 3 clochers

Cambrai, ville touristique et ses 3 clochers

Nous avons demandé si ces lieux étaient impactés par les touristes, et on nous a tout de suite parlé du Château de Selles. Ce monument a été construit au XIIIème siècle, et durant son histoire, il a servi de prison où les détenus ont gravé des textes et des dessins sur les murs. Actuellement on estime le nombre d’inscriptions à environ 2 000, les plus anciennes datant du XIVème siècle. C’est l’un des sites avec le plus de graffitis, sculptures et gravures répertoriés en Europe. Ce site a été fermé au public en 2011 car ces gravures étaient en train de disparaître. Les causes étaient variées, et hormis le vol ou le vandalisme, il y a les périodes de gel, d’humidité, les restaurations maladroites et encore une fois le CO2 rejeté par les visiteurs.

Nous sommes également allées enquêter au musée de la ville, où Yasmine Verin, membre de l’équipe, a accepté de nous répondre. Elle nous a tout d’abord appris que le musée accueille en moyenne environ 13 000 visiteurs par an. Peu d’œuvres sont détériorées, d’après elle grâce à la surveillance des gardiens. Mais elle a remarqué 2 facteurs de détérioration : la température des pièces qui varie en fonction des visites, et les enfants qui peuvent, sans le faire exprès,toucher les œuvres et donc les fragiliser.

             A Cambrai aussi, les touristes peuvent bien avoir un impact négatif sur les sites remarquables et là encore la question d’un tourisme plus respectueux se pose.

OLIVIER Agathe et DELHAYE Fanny

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