Le plogging, nouveau sport à la mode ?

Le plogging, nouveau sport à la mode ?

Près de 18000 personnes le pratiquent en France et 50 000 personnes dans le monde. Mais qu’est-ce que le « plogging » ? Inventé en Suède, il provient du mélange de deux mots le « plocka upp » (ramasser en suédois) et le fameux « jogging » anglais (course à pied) ». Ainsi, il s’agit de ramasser les déchets tout en courant.

Course à pied et ramassage de déchets pour les membres de la Run Eco Team à Nantes (Crédit Photo THEOPHILE TROSSAT + Le Monde)

Course à pied et ramassage de déchets pour les membres de la Run Eco Team à Nantes (Crédit Photo THEOPHILE TROSSAT + Le Monde)

C’est en juillet 2015 que le Français Nicolas Lemonnier, ostéopathe nantais, jogger régulier, apprend qu’il va avoir un petit garçon.  Pour lui, c’est un déclic : sur quelle planète son fils allait-il naitre et grandir ?  Au fur et à mesure de ses sorties running, il commence à voir des déchets auxquels il n’avait jamais prêté attention avant, que ce soit à la campagne ou en ville. Un jour, il s’est mis à ramasser un déchet, puis un paquet de cigarette. Il a mis le doigt dans l’engrenage et il commence à parler de cette nouvelle activité sportive sur les réseaux sociaux. Il reçoit beaucoup de commentaires en retour. Un mois plus tard, il lance le groupe « run éco team » avec une petite communauté présente dès le départ aux quatre coins du globe.

Le plogging hyper simple…et déjà très populaire

Pour le plogging, il suffit de se munir d’un sac poubelle et de gants. L’association « run éco team » s’est ensuite étendue dans 103 pays différents tant en Afrique, qu’en Amérique latine où il y a 84 groupes locaux comme au Mexique ou en Équateur.

Les 5 grands pays qui pratiquent le plus le plogging aujourd’hui sont la Suède, la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Québec. L’association est soutenue par de nombreuses personnalités comme Mark Zuckerberg (fondateur de Facebook), le prince Albert de Monaco, Laury Thilleman (ex-miss France) qui partage régulièrement ses sorties sur ses réseaux sociaux. Chaque semaine, les ploggers ramassent environ 20 tonnes de déchets dans le monde, ce qui est énorme.

Des évènements se multiplient

L’association cherche donc à rassembler les jeunes et à leur faire partager ses valeurs. Des courses sont organisées pour tous ceux qui souhaitent se réunir et se mobiliser dans cet acte citoyen. Par exemple, depuis trois ans, le Marathon vert est organisé chaque année en septembre à Rennes.  Et même dans notre cité scolaire à Cambrai, les élèves de 6ème emmenés par leurs professeurs de SVT et d’EPS se sont mis dans l’action en septembre dernier.

Rencontre avec un « ambassadeur »

Même si très peu de personnes connaissent vraiment le Plogging, des « ambassadeurs » existent partout dans le monde. Nous avons pu interviewer James Guilbaud, un « plogger » français installé à Montréal et très présent sur le net. Il trouve que ce mouvement est « incroyable » même s’il ne le connaissait pas il y a encore deux ans. Persuadé qu’il devait agir que ce soit à titre individuel ou au sein d’une association, il cherche à faire des émules : « Tout le monde peut agir !!! La planète n’attend que votre aide. Si tout le monde ne ramassait qu’un déchet par jour, ce serait énorme. Alors qu’attendez-vous ? »

James Guilbaud lors d’un de ses runs à Montréal (Crédit photo James Guilbaud)

James Guilbaud lors d’un de ses runs à Montréal (Crédit photo James Guilbaud)

James Guilbaud pratique le plogging depuis maintenant deux ans. Avec la pandémie et les confinements, de nombreuses mobilisations et actions pour assainir la ville et la planète ont été suspendues. Il pense sincèrement que cela va changer en 2021. En attendant il s’est lancé dans un challenge solo appelé « # 1streeteverymonth » (#1rueparmois »). Le but est de courir et de ramasser le plus de déchets possibles, dans l’une des rues de Montréal, chaque mois. Et comme il y a 12 mois, ça ferait donc 12 rues nettoyées d’ici la fin de 2021.Au mois de janvier, il a commencé avec la rue Wellington (11,2km aller-retour), il a collecté 7 sacs remplis de déchets dont 42 masques. Le 27 février dernier, ce sont les 20 km de la Rue St Jaques qu’il a couverts. « Le plus important est de montrer aux gens que l’on peut à la fois courir et préserver la planète » dit James. « Quand nous voyons des routes pleines de déchets, les gens ne se soucient pas de l’endroit et continuent de jeter des déchets. Lorsque l’endroit est propre, les gens le gardent propre. Les déchets appellent les déchets.»

Son plus grand objectif est de faire la rue Notre- Dame qui fait près de 70 km aller-retour, d’ici la fin de l’année. Pour cela, James aura besoin d’aide et il se sert des réseaux sociaux pour mobiliser d’autres adeptes comme lui.  Pour suivre ses nouvelles aventures, on peut le suivre sur sa page Instagram « james_run_streets »

Le plogging, un geste simple mais important pour la nature. 

Chaque année, les Français, jettent chaque année, 81000 tonnes de déchets, produits et jetés dans la nature, sur le bord des routes, les plages et la montagne, soit près de 60 kilos par seconde (source planetoscope.com)

Un geste simple qu’on peut tous réaliser près de chez nous (Crédit photo : Periodico daily)

Un geste simple qu’on peut tous réaliser près de chez nous (Crédit photo : Periodico daily)

Ces déchets jetés dans les espaces naturels causent de véritables dangers pour la faune et la flore ; les morceaux de verre brisés peuvent ainsi créer un effet loupe et provoquer des incendies de forêts, les chewing-gums sont nocifs car les animaux peuvent les avaler. Ce sont près de 100 millions de tonnes de plastiques qui se transforment et polluant la Terre chaque année. Et il ne faut pas espérer que ces déchets se dégradent rapidement : un filtre de la cigarette met ainsi 1 à 5 ans pour disparaitre. Ces déchets provoquent la pollution de l’air, la contamination du sol et de l’eau, et cette mauvaise gestion affecte directement de nombreux écosystèmes et espèces.

Allons plus loin…

Alors à notre échelle avec le plogging, on peut concilier une envie de sport et un geste utile pour la planète. Encore faut-il que, derrière, on développe le tri, l’éco conception ou encore le recyclage.

Et puis, il y a aussi et surtout de nombreux gestes simples qu’on peut faire pour tout simplement réduire le nombre de déchets. Déjà les sacs réutilisables sont multipliés et le nombre de sacs plastiques a considérablement diminué ; on peut aller plus loin en achetant en vrac (on réutilise ses contenants et on choisit juste la quantité que l’on veut) ; on peut éviter le gaspillage alimentaire et faire un compost (pour réduire ses déchets organiques). On peut aussi faire des produits soi-même (lessive, cosmétiques…) et c’est autant de déchets plastiques qu’on n’aura plus à gérer.

Le plogging, c’est utile et sympa mais rappelons tout de même que le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne crée pas. Et de nombreuses solutions existent aujourd’hui !  Tout le monde peut changer le monde !

 

Camille Lejay

Pour aller plus loin : http://www.runecoteam.fr/lassociation/

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