La Chine est le plus gros exportateur mondial de jouets, avec des ventes totales de 22 milliards de jouets en 2007, soit 95 % de la production mondiale. Pourtant ces jouets sont – ils compatibles avec le développement durable ?
En effet, le marché chinois n’est toujours pas à la hauteur de nos attentes en matière de sécurité. De plus en plus de jouets sont ainsi rappelés par leur fabricant : des ‘’Barbie’’ non conformes aux normes de qualité, des’’ Dora l’Exploratrice ‘’et des petites voitures recouvertes d’une peinture toxique au plomb. Et même les jouets en bois que l’on pensait plus naturels s’avèrent parfois dangereux puisque l’on y a retrouvé dans la peinture par exemple des métaux lourds comme le plomb et le mercure qui entrent aussi dans la composition des piles électriques.
Le nombre de rappel des produits de fabrication chinoise ne cesse d’augmenter (plus de 20 millions en 2007). Si des marques sont concernées, le plus souvent, ce sont des jouets sans marque qui, à cause de la crise, représentent une part de plus en plus importante du marché. On les retrouve dans les petites boutiques, les magasins à un euro ou même dans certains supermarchés.
Et les différences entre les normes de sécurité européennes et américaines ne vont pas faciliter les choses .Il faudrait donc standardiser les normes de sécurité mais aussi renforcer les contrôles dans l’industrie du jouet.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres
Ces jouets posent aussi des problèmes sociaux. Les conditions de travail des ouvriers chinois sont déplorables : journées de travail très longues, interdiction de parler, d’aller aux toilettes sans autorisation, le tout pour gagner des salaires de misère. Pourtant, progressivement, la Chine met en place des lois par exemple pour réglementer les heures supplémentaires.
De nombreuses marques font fabriquer leurs jouets en Chine car la main d’oeuvre y est très peu payée. |
Il s’agissait d’aider les ouvriers qui, dans beaucoup d’entreprises travaillent plus de 12h par jour (70 à 80 h de travail par semaine), 2 fois plus que le temps légal de travail en Chine. Cela représente plus de 160 heures supplémentaires (par mois) qui sont payées au même prix que les heures normales alors qu’elles auraient du être payées une fois et demie le tarif normal. Ces règles nouvelles ont du mal à être respectées : la grande entreprise Sonny Toys paye toujours ses ouvriers à la pièce, ils gagnent donc d’environ 124 euros par mois. Quant à l’entreprise Dongguan Crown-Ace Toys, elle considère le samedi comme un jour de semaine normal. Les employés sont donc payés l’équivalent de 106 euros pour un mois de travail.
Des organisations luttent pourtant pour faire respecter les lois et améliorer les conditions de travail des ouvriers des industries du jouet ; pour cela, elles organisent des réunions, des spectacles pour réunir des fonds qui serviront à financer la lutte contre l’exploitation des ouvriers chinois. Ainsi, en France, l’association « C’est pas du jeu » distribue des tracts dans les grands magasins de jouets pour faire comprendre aux clients qu’acheter des jouets dans certains magasins discount peut favoriser l’exploitation des travailleur chinois.
Acheter des jouets mérite donc d’y réfléchir à deux fois. C’est en changeant nos comportements de consommateurs que nous pourrons aussi contribuer à améliorer la vie de tous sur la Planète.
Claire Lechevin