Il faut dire également qu’à quelques kilomètres de là, sur la commune de Graincourt, un centre de compostage de la SEDE (société filiale du groupe véolia spécialisée dans le traitement des déchets organique et minéraux) a été créé en 1999 : au départ n’étaient prévus que des déchets verts (sans odeurs) comme les racines d’endives, les tontes de pelouse, les résidus de taille. Mais se sont ensuite ajoutées des milliers de tonnes de boues de stations d’épuration qui viennent de la métropole lilloise, de l’agglomération lensoise, de la région d’Arras mais aussi d’usines comme la fabrique de bonbons Lamy Lutti à Bondues. Les odeurs sont alors devenues tout simplement épouvantables aux yeux des habitants.La SEDE fabrique ainsi 55 000 tonnes de compost par an après toute une série d’opérations : les boues ou les déchets verts arrivent par camions ou péniches et sont déchargés sur l’aire de réception. Déchets verts et boues sont alors mélangés suivant différentes proportions, selon la texture et la siccité des matières (pourcentage de masse, pourcentage d’eau). Le mélange est ensuite disposé en andains, sorte de tas allongés qui reposent sur des puissantes ventilations. Cette phase dure cinq à six semaines. Le compost, une fois sec, est ensuite criblé : il passe sur une sorte de tamis pour être granulométré. Arrive pour finir la phase de maturation et stockage.
Produire de l’énergie
Depuis 2012, le site s’est doté d’un méthanier, d’une surface de 9000 m² et grâce au méthane produit par ces déchets, c’est de l’électricité pour 2700 foyers qui est revendue à EDF. Sur 25000 tonnes déchets utilisés dans la méthanisation, il reste 7000 tonnes de résidus qui serviront de fertilisants pour les terres agricoles avoisinantes. Les eaux usées issues de tous ces processus sont épurées et rejetées dans le canal. Entre la production d’électricité verte et les matières fertilisantes, Véolia fait des déchets une ressource.
La SEDE est donc une décharge qui, en traitant les déchets permet d’alimenter des foyers en électricité à partir du méthane. Elle produit également du compost qui est acheté par les agriculteurs et qui est épandu dans les champs à la place des engrais chimiques. Toutes sortes d’avantages qui font un peu oublier les odeurs nauséabondes pour certains riverains en fonction du vent.
Kiliane Motyl et Léa Waterlot