Nos mers ne sont pas des poubelles !

Nos mers ne sont pas des poubelles !

Le 12 décembre 1999, le navire « Erika » se brise en deux lors d’une terrible tempête au large de la Bretagne. En sombrant au fond de l’océan Atlantique il libère plus de 30 000 tonnes de fioul lourd. Au total, 400 km de côtes polluées, 200 000 oiseaux disparus, 250 000 tonnes de déchets. La population française prend conscience brutalement que l’homme est capable de polluer gravement nos mers et océans… pour autant si on connait moins de marée noire aujourd’hui, nos mers sont-elles moins polluées ?

Des pollutions moins visibles mais bien présentes

D’après le site de l’Unesco on estime qu’il y a maintenant près de 500 « zones mortes » sur la planète, zones de milieu aquatique déficitaires en oxygène empêchant tout être vivant d’y vivre. Elles recouvrent plus de 245 000 km2 dans le monde entier, soit la surface du Royaume-Uni.
De plus, Laurence Maurice, une des responsables de l’Institut français de recherche pour le développement (IRD) affirme que les déchets plastiques causent la mort de plus d’un million et demi d’animaux chaque année.

Ainsi, on a même découvert ce que certains nomment des « continents de plastique »
Ces « continents de plastique», sont en fait des amas de déchets dérivant au milieu des océans et qui se sont constitués au fil des années, agglomérés en une masse monstrueuse. C’est le cas par exemple, de ce « 7ème continent » de plastique qui s’étend en plein Pacifique, en raison de zone de hautes pressions avec des vents faibles et des courants marins qui se rencontrent à cet endroit. Elle résulte également de l’augmentation de la production de plastique à la fin du XXème siècle ce qui a engendré des millions de tonnes de déchets plastiques dans les océans. C’est Charles Moore, un navigateur américain, qui en 1997 a parlé le premier de ce « 7ème continent » au large des côtes californiennes.
L’action de l’homme à l’origine
A-t-on vraiment conscience que quand on laisse un mégot de cigarette par terre ou quand on laisse s’envoler un sachet plastique, tout cela risque de se retrouver dans le milieu aquatique voire un jour en mer ? 80% de la pollution marine est en effet d’origine terrestre.
La pollution marine résulte ainsi de la présence de pétrole, de déchets toxiques rejetés par l’activité des industries, du transport ou du commerce, mais aussi de la pêche et l’aquaculture qui génèrent parfois des rejets en mer.
Ce sont aussi les effluents provenant des stations de traitement des eaux usées pas forcément efficaces dans tous les pays du Monde ; les émissions atmosphériques des véhicules de transport qui lors des précipitations sont à la source de pollution des eaux. C’est surtout et plus globalement le manque de respect des hommes pour l’environnement qui est à la source de rejet des déchets plastiques.
Des conséquences multiples

La pollution marine affecte d’abord les animaux et les végétaux vivant dans les océans. Mais ce sont aussi les populations vivant à proximité de la mer ou les touristes qui viennent y passer leurs vacances qui sont concernés. On compte ainsi 44% de la population mondiale qui vit à moins de 150km d’une côte, soit environ 3 milliards de personnes. Ces populations dépendent de la mer pour des questions de santé, d’espace de vie, de loisirs et d’alimentation.

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Alors ne rien faire ?

Tout d’abord, il est nécessaire que chacun prenne conscience de la gravité de la situation et modifie son comportement au quotidien en respectant l’environnement sur la question des déchets d’abord. Des actions de sensibilisation sont entreprises auprès de tous. En janvier 2017, la loi concernant l’interdiction des sacs plastiques à usage unique en caisse présente une solution réelle pour limiter les déchets plastiques et éviter que de trop nombreuses tortues de mer ne les confondent avec des méduses par exemple. Le bon déchet, c’est celui qu’on ne rejette pas !

On peut aussi tenter de nettoyer et c’est ainsi qu’un projet étonnant a été présenté par un jeune Hollandais de 19 ans Boyan Slat en 2014. Son projet dénommé « Ocean Cleanup » et présenté par de nombreux médias propose la conception d’un «entonnoir géant» pour permettre le nettoyage des océans à grande échelle. Ce projet a remporté plusieurs prix et a été salué par les milieux scientifiques… encore faut-il trouver les millions de dollars nécessaires à sa concrétisation.

A notre échelle, comment agir ?

L’Escaut est notre principal cours d’eau à Cambrai : c’est aussi un fleuve qui se jette dans la Mer du Nord. Pendant très longtemps, celui-ci a été un des fleuves les plus pollués de notre pays puisqu’il faisait figure de gigantesque égout à ciel ouvert dans notre région très industrialisée et de grandes cultures intensives. Aujourd’hui des réglementations ont permis d’améliorer la situation. Mais trop souvent alors qu’il est canalisé à Cambrai, nous avons pu constater que tout ce qui flotte à la surface n’est pas naturel…

Le 28 avril avec nos camarades et le club d’aviron de notre ville nous tenterons à notre échelle de le rendre un peu plus propre en allant ramasser tous les déchets qui flottent le long de ses berges. Certes un petit geste mais aussi le moyen de montrer que nous pouvons tous faire quelque chose…

Pauline Telle, Jeanne Turski et Camille Jaffre

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