Rencontre…

Rencontre…

Nos apprentis journalistes, Isis et Justine enquêtant sur l’agriculture bio et local ont rencontré Bernard Coquelle  agriculteur à Auberchicourt et producteur de fraises… Un moment très enrichissant de partage d’expérience…

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Bernard Coquelle lors de notre rencontre (photo Hublot)
  • Pouvez-vous vous présentez en quelques mots ?

Je m’appelle Bernard Coquelle, j’ai 64 ans. Je me suis installé à Auberchicourt en 1978 et j’ai commencé l’activité du maraîchage en 1979.  A cette époque, la production s’étendait sur un demi-hectare.  Je suis au parti écologique depuis des années. En 2007 on est passé à l’agriculture biologique, la demande des consommateurs était en forte hausse. On a cédé la ferme en 2015 à des jeunes  maraîchers de 25-26 ans pour qu’ils continuent l’activité et depuis je suis à la retraite.

  • Sur combien d’hectares s’étend la production ?

Dans les années 80 la production s’étendait sur près 5000m² et en 2015 elle ne s’étendait plus que 600m² qui nécessitent quand même 600h de travail : il faut travailler le sol, entretenir le compost, mettre en place l’irrigation et  repiquer le plants ( il faut entretenir les haies, s’occuper du lierre et nettoyer les ferrailles). Une grosse partie du travail se fait à la main comme il y a un siècle.  En 2017 encore 3 hectares.

  • Combien de personnes travaillent avec vous ?

Je travaille tout seul car aujourd’hui c’est difficile de trouver des personnes  qui acceptent de travailler courbé pendant de longues heures, les gens se plaignent et le coût des salaires est important et il faut le prendre en compte.

  • Quelles variétés de fraises utilisez-vous ?

Des Cirafines, c’est une variété remontante qui permet d’avoir des fraises deux fois dans l’année et j’utilise aussi des Joly ( non remontantes ) pour le printemps. L’objectif c’est de vendre des fraises le plus longtemps possible, si possible 5-6 mois. En 2015 on avait 2400 pieds de fraises.

  • Quelles sont les variétés les plus adaptées à notre climat ?

Les remontantes car elles donnent deux récoltes.

  • Utilisez-vous des engrais et des pesticides ?

Non pas de pesticides juste du fumier et du compost comme par exemple du bois raméal fragmenté (BRF) fait soi même.

  • Pourquoi n’en utilisez vous pas ?

Avec l’agriculture biologique on ne doit pas utiliser des produits de synthèse et on est obligé de conserver le lien entre la plante et la terre, on doit trouver des auxiliaires dans la nature. Vers le début de l’année on a souvent des problèmes avec les pucerons et pour les contrer on insère des larves chrysopes dans les plants, leurs œufs mangent les pucerons. En 2015 on a utilisé des parasites car on avait des soucis avec des acariens, on a acheté d’autres acariens non néfastes pour les fraises et ces derniers ont mangé leurs semblables qui posaient problème. Par contre pour le Suzuki ( insecte pondant des œufs et entrainant la formation de champignons sur les fraises) et le Drosophile (espèce venue d’extrême Orient qui s’attaquent aux fruits abîmés) un véritable problème est en train d’apparaître.

  • Etes-vous touché par l’arrivée des organismes génétiquement modifiés (OGM) ?

Non pas du tout.

  • Quelle quantité de fraises produisez-vous par an ?

En 2015 on a produit 1,5 tonne de fraises sur 600m² équivalent approximativement à 3000 barquettes de fruit de 500grammes (vendues 3,60euros), ce qui est pas mal pour la superficie. Les fraises sont cueillies à la main.

  • Que pensez-vous du mode de production des grosses industries comme celles d’Espagne ?

C’est très impressionnant mais nous devons choisir le monde de demain pour les consommateurs et je ne pense pas que ces exploitations le laisseront sain. Tout le nord-ouest de l’Europe pourrait se nourrir seul.

  • Quelle est la période de récolte ?

Entre le 5 mai et le 15 novembre, on vend des fraises pendant 6 mois à peu près.

  • Où sont redistribuées vos fraises ?

A la ferme, sur les marchés, à des collègues et au collège de Bouchain en règle générale.

  • Le reste de l’année que produisez-vous ?

Des pommes de terre, des carottes, des tomates, des salades, des haricots verts et des choux. On les vend sur place aussi.

  • La clientèle est-elle satisfaite ? Revient-elle ?

Très souvent oui mais elle est très exigeante donc c’est à nous de répondre à leur demande pour qu’elle revienne mais la plupart de mes clients sont des connaissances et des amis, elle est très habituelle. Quand il y a un nouveau client il faut réussir à le satisfaire pour qu’il revienne.

Isis Lelièvre,  Justine Lenglet

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