Des abeilles qui tombent comme des mouches

Des abeilles qui tombent comme des mouches

L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et travail) apublié en novembre 2018 un rapport sur la santé des abeilles et les principales causes de leur disparition. D’autres travaux publiés par des chercheurs tirent aussi le signal d’alarme.

Et les principales causes sont humaines…

Pesticides, ondes électromagnétiques, OGM, parasites, prédateurs, agriculture intensive sont autant de facteurs qui participent à l’extinction des abeilles.

Au début du XXème, Albert Einstein déclarait que, si les abeilles venaient à disparaitre, l’homme n’aurait plus que 4 ans à vivre car ces insectes assurent 80% de la reproduction des espèces végétales.Les abeilles garantissent la reproduction des fleurs à l’origine des fruits et des légumes, ce qui représente un tiers de la production alimentaire mondiale. En cas de disparition, il ne resterait que des céréales, comme le blé, le maïs, le riz.

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L’usage intensif des pesticides est l’une des principales causes de la disparition des abeilles car les néonicotinoïdes, présents dans ces produits, attaquent leur système nerveux : cela les désoriente et provoque une perte de mémoire qui les empêche de retrouver leur chemin jusqu’à la ruche. Pourtant, depuis le 1er septembre 2018, l’usage de ces pesticides est interdit même si des dérogations pourront être accordées jusqu’en juillet 2020.

Les ondes électromagnétiques seraient aussi l’une des causes de l’effondrement de la population d’abeilles dans le monde. Les travaux effectués par le chercheur Indien Sahib Patterzhy, ont montré que les ondes électromagnétiques, celles des téléphones portables et des tours de téléphonie mobile, à proximité des ruches leur faisaient perdre aussi le sens de l’orientation. Ainsi, un téléphone mobile maintenu à proximité d’une ruche a entraîné l’effondrement de sa colonie dans les 5 à 10 jours suivants, avec des ouvrières incapables de rentrer chez elles, laissant seules les ruches avec des reines, des œufs et des abeilles encore immatures.

Les OGM (organismes génétiquement modifiés) sont une autre cause car ils favorisent la monoculture à grande échelle et font disparaitre la biodiversité nécessaire à nos abeilles. De plus, les puissants insecticides dont on inonde les cultures OGM pénètrent dans la plante, se diffusent par la sève, migrent jusque dans le pollen des fleurs et ne laissent aucune chance à nos abeilles qui viennent les butiner.

La dernière cause est liée au dérèglement climatique qui favorise l’installation en Europe de prédateurs asiatiques : ainsi, le frelon venant de Chine les dévore, le varroa, un acarien, tue les larves, le nosema, un champignon microscopique, attaque leur système digestif.

Pesticides, agriculture intensive, ondes électromagnétiques sont responsables de la disparition des abeilles. Mais, comme un effet papillon, cela a des conséquences économiques (la production mondiale de miel a été divisée par deux depuis 20 ans) et des conséquences sociales puisqu’en dix ans 15 000 apiculteurs ont cessé leur activité. Il est urgent de trouver des alternatives aux pesticides, de revenir à la polyculture et d’interdire les tours de téléphonies à proximité des ruches.

Allons-nous rester inactifs ?

Il faut tout faire pour informer de la disparition des abeilles et de ses conséquences par les médias,les réseaux sociaux … Faire des pétitions contre l’usage des pesticides et populariser les méthodes naturelles tout aussi efficaces, comme l’ortie, le purin de prêle ou encore la bio fumigation*,encourager les agriculteurs à passer à une agriculture biologique. En ce sens, le label « Bee friendly » a été créé pour valoriser les producteurs respectueux de nos pollinisateurs.
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A notre échelle, et par des gestes simples, nous pouvons participer à leur survie. Fini le gazon du golfeur à la maison ! Ressemons des plantes mellifères, laissons un coin sauvage dans notre jardin ou égayons nos balcons avec des fleurs…sans oublier l’abreuvoir pour que les abeilles puissent se rafraîchir. Consommons du miel local et bio… ou parrainons des ruches ou un espace de fleurs.

Dans notre lycée, nous avons tenté de sensibiliser nos camarades en animant durant la semaine Développement durable un atelierpour montrer l’importance des abeilles. Notre prochaine étape sera de tout faire pour qu’on y installe des ruches …

« Dans le cadre de la semaine développement durable à Paul Duez nous avons rencontré M. Ansart, apiculteur amateur

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Les abeilles sont-elles dangereuses pour l’Homme ?

Ansart : Non, il ne faut pas confondre abeilles et guêpes. Ce sont les guêpes qui attaquent l’Homme et qui nous embêtent. Les abeilles, elles, restent dans leur coin à butiner. Elles ne vous piqueront pas sauf si elles se sentent en danger. Par exemple, quand elles se retrouvent coincées dans les plis d’un vêtement ou prisonnières des cheveux.

Quelles solutions sont possibles pour remédier à la disparition des abeilles ?

Ansart : Planter des fleurs comme la rose trémière, le coquelicot, la lavande ou des aromatiques comme la sauge. Vous pouvez aussi installer une ruche ou un abri pour les abeilles comme un hôtel à insectes.

Est-t-il difficile de devenir apiculteur ?

Ansart : Je me suis intéressé aux abeilles en 2016 en regardant des vidéos, en lisant des livres sur le sujet. J’ai investi très vite dans une ruche  et désormais j’en ai 5. Bien évidemment je ne me considère pas comme un professionnel mais l’apiculture est à la portée de tous.

Est-ce qu’avoir des ruches ça coûte ?

Ansart : Alors pour commencer, il faut savoir qu’acheter une ruche est un investissement. Le coût est de 300 euros. Certes, on récolte du miel qu’on peut vendre mais la réalité est plus complexe, entre la mortalité, les intempéries et l’essaimage, la récolte est souvent faible. On se lance dans l’apiculture surtout par passion. »

La bio fumigation* : La biofumigation est une méthode biologique visant à réduire le nombre de maladies, de ravageurs et de semences de mauvaises herbes dans le sol en cultivant pour les broyer et les enfouir certaines plantes parfois appelées « engrais vert »

Elyn Degardin et Noelline Soufflet

 

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