Chaque année en France, plus de 100 millions de stylos en plastique finissent à la poubelle. Ils viennent ainsi rejoindre les 4,6 tonnes de déchets par an et par habitant que nous produisons en France, selon les chiffres 2023 du ministère de la transition écologique – SDES. Pourtant, depuis quelques années, les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation de gérer 5 flux de déchets différents (papier, métal, plastique, verre et bois) mais en France on en est seulement à 43% de recyclage des déchets non minéraux non dangereux. Et le plastique fait partie de cette catégorie.
Nos stylos ne peuvent pas tous être mis dans un bac de tri car ils ne sont pas composés uniquement de plastique et comportent aussi de l’encre qui ne peut pas être recyclée Ce sont des produits petits et complexes qui n’étaient pas pris en charge jusqu’alors par l’industrie du recyclage. Pour pouvoir essayer de les recycler quand même, il faut alors les trier et les déposer dans des points de collecte pour les déchets spéciaux ; on peut aussi renvoyer nos stylos usagés à certains fabricants qui proposent des programmes de recyclage approprié comme Ubicuity pour les stylos Bic. Mais, si en plus de chercher à recycler vos stylos, vous souteniez une association ?
Gagnant, gagnant !
C’est ce que nous proposent Les clowns de l’espoir qui récoltent des stylos usagés. « Ils les confient à la société Terracycle qui les recycle et les utilise pour créer des bancs. Chaque stylo récolté permet à l’association de recevoir 50 centimes d’euros ce qui sert à financer les clowns et les « marchands de sable » nous explique Jocelyne Dubois, une bénévole de l’antenne cambrésienne de l’association. « Cette action, en plus de soutenir l’association est bénéfique pour l’environnement et au final tout le monde est gagnant. »
Nous avons également rencontré Louis Caron, un élève de 16 ans de notre lycée qui s’est engagé dans l’association car il veut se rendre doublement utile. D’une part, il souhaite prendre soin des enfants hospitalisés, d’autre part, s’engager pour la planète. Pendant ses loisirs, il passe donc son temps à l’hopital de Cambrai pour aider les enfants malades. Cet engagement, il l’a pris suite à une situation qui l’a profondément touché avec l’histoire de sa petite sœur qui, hospitalisée, a été aidée par les Clowns de l’espoir.
Sélectionnés pour leurs qualités humaines et d’improvisation, les clowns sont des comédiens, des artistes et professionnels qui ont été formés par des directeurs artistiques afin de pouvoir faire rire les enfants en utilisant ce qu’ils trouvent dans les chambres. Comme nous le dit Louis, « ils essayent de faire oublier leur douleur aux enfants en les faisant rire et en leur apportant une distraction. «
Made in Hauts de France
Cette association fait intervenir une trentaine de clowns auprès des enfants hospitalisés sur la région Hauts-de-France, mais aussi des « marchands de sable » qui interviennent en soirée. C’est d’abord en mars 1993, qu’une première association « choisir l’espoir » a été créée. Il s’agissait alors d’aider les enfants atteints du cancer et leurs familles, avec la mise en place d’une équipe de clowns qui intervenaient chaque semaine dans le CHRU (Centre hospitalier régional universitaire) de Lille. Face au succès de ces interventions, en juin 1996, deux clowns Stéphane Van et Guy Claude ont créé l’association « Les clowns de l’espoir » afin de pouvoir intervenir dans d’autres établissements hospitaliers de la région. Et un an plus tard, ils ont mis en place l’équipe des « Marchands de sable » pour intervenir la nuit comme nous l’a expliqué Jocelyne Dubois. En effet, au moment du coucher, quand les services se vident et que les parents s’en vont, les angoisses se réveillent. Les artistes de l’association trouvent alors toute leur utilité pour ramener un peu de sérénité, une « bulle de rêve, de douceur et de bonne humeur » auprès des enfants malades.
Cette association a pour but d’améliorer les séjours des enfants hospitalisés, de prendre soin de leur vie et de les rendre heureux pour qu’ils oublient, le temps d’une visite, qu’ils sont à l’hopital. Son ambition est de permettre à l’enfant malade qui subit un traitement, de retrouver son pouvoir d’acteur et de créateur de jeux, et par là, la part de lui-même qui peut agir pour guérir. Les clowns médicaux augmentent également le désir du patient de suivre le traitement préconisé et le distraient de la douleur. Ils aident ainsi non seulement les patients, mais aussi les parents et l’équipe médicale et favorisent l’atteinte des objectifs thérapeutiques. Quand on demande à Jocelyne ce qui la motive dans cet engagement, elle nous parle des rencontres qu’elle a pu faire avec les soignants, les parents et les enfants ; elle cite des objectifs de cette association, et surtout le sourire qui souvent apparait lors du passage des clowns dans les chambres des patients.
A nous de jouer !
Notre lycée se trouve dans une cité scolaire de plus de 3000 élèves et pour l’instant, malgré de nombreuses actions dans le domaine environnemental, rien n’existe sur le recyclage des stylos. Si une personne sur deux rapporte 10 stylos usagés (ce qui sur un an est tout à fait envisageable), ce seraient près de 15 000 stylos, qui pourraient être collectés, puis recyclés. Et ainsi 7500 euros que nous pourrions donner aux « Clowns de l’espoir ». De quoi faire un beau geste pour la planète et un beau don pour cette association si nécessaire.
Ce sera bientôt notre semaine du développement durable, et l’occasion de contribuer à notre échelle à faire renaître un peu l’Espoir !
Lucilyne Nette, Léna Fontaine, Marie Vandesquille Sources :
- Site officiel de l’association « Les clowns de l’espoir »
- Ferreira Esteves, « APPORTS DES CLOWNS À L’HÔPITAL ». Revue québécoise de psychologie, 2017
https://www.erudit.org/fr/revues/rqpsy/2017-v38-n3-rqpsy03258/1041843ar.pdf
- « Le clown à l’hôpital, des bienfaits qui vont au-delà du divertissement », i24news, 12 janvier 2023
- Pierre Corrieu, Pauline Lormant, Romain Reverdy : « L’étonnante seconde vie des stylos-bille », TF1, 3 janvier 2023
- Interview de Jocelyne Dubois, une bénévole de l’antenne cambrésienne de l’association « Les clowns de l’espoir »
- Interview de Louis Caron, élève de notre lycée engagé dans l’association « Les clowns de l’espoir »