Le nord pas des calais a-t-il la tete sous l’eau

Le Nord-Pas-de-Calais a-t-il la tête sous l’eau ?

Les inondations dans le Nord Pas De Calais sont-elles plus fréquentes ? Plus abondantes ? Causent-elles plus de dégâts qu’avant ?

Le 27 décembre 2012, vers 18h, plusieurs inondations ont eu lieu aux alentours de Montreuil et Saint-Omer. Les sapeurs-pompiers des six casernes du secteur ont effectué 45 interventions liées aux intempéries, essentiellement pour pomper des caves et des garages inondés. Les cours d’eau comme la Canche et la Course étaient alors saturés dans le secteur de Montreuil. Une maison où l’eau commençait à s’infiltrer a été évacuée par le couple de propriétaires en début d’après-midi à Attin. Ce jour-là, plusieurs routes secondaires sont restées fermées à la circulation.

Depuis 2002 à chaque orage, la ville de Béthune est inondée mais depuis quelques années ce sont les coulées de boue qui ont remplacé les pluies. Le 26 septembre 2014, un orage a éclaté sur Béthune causant des dégâts ; les habitants se plaignent des conditions d’habitation, les rénovations deviennent très coûteuses : « Et on a fait près de 10 000 euros de travaux ! Placo hydrofuge, drainage des sols, etc… », rapporte Mickaël, un habitant qui subit des inondations régulièrement, interviewé par la Voix Du Nord.

En octobre 2008, des pluies torrentielles se sont abattues sur des communes du Cambrésis : Proville, Gouzeaucourt, Gonnelieu, Ribécourt-La-Tour mais surtout Villers-plouich qui déplore une victime, Mme Obled secrétaire à la mairie, emportée par un torrent d’eau qui s’est engouffré dans sa maison. Elle a succombé à ses blessures peu après les inondations. Des dégâts matériels importants sont constatés, un peu plus de 130 maisons ont été touchées par les eaux. Quelques habitations de Gonnelieu ont aussi été touchées : « J’avais de l’eau jusqu’aux genoux pendant plusieurs heures », nous raconte Pierre Lefebvre, un jeune habitant de ce village qui a subi les inondations de 2008.

 
 Carte de présention du risque inondation dans notre région (source : DREAL Npdc)

Pourquoi de tels dégâts ?

Cette série d’inondations a démontré que, face à des précipitations exceptionnelles comme celles vécues en 2008, certains villages, (parfois situés comme Villers Plouich au fond d’une cuvette) n’étaient pas équipés de réseaux d’évacuation adaptés. Il faut noter aussi que l’activité humaine et l’urbanisation ont pu aggraver les dégâts dus aux pluies en imperméabilisant les sols : l’eau ne s’infiltre plus correctement dans la terre, elle ruisselle, s’accumule en bas de pente provoquant le débordement des égouts et inondant les maisons.

A cause de sa topographie, le Nord de la France est très touché par les risques d’inondations (voir carte) : faible altitude, plaines inondables, réseau hydrographique très dense avec beaucoup de petits cours d’eau et des polders (terres gagnées sur la mer), situées en Flandre maritime principalement, et qui sont le plus souvent à un niveau inférieur à celui de la mer. Les risques d’inondations y sont accrus en cas de fortes pluies, l’eau ayant du mal à s’évacuer. A cela s’ajoutent des précipitations qui apparaissent plus brutales d’années en années et certains évoquent des effets possibles de modifications climatiques, sans pour l’instant de réelles certitudes.

Comment lutter contre les dégâts des eaux ?

Pour protéger leurs propriétés, les résidents en reviennent au « système D » : dans l’urgence ils construisent des barrages avec des matériaux de récupération comme des caisses, des palettes, des planches… Ils s’efforcent de boucher les passages sous les portes afin d’éviter que l’eau ne s’infiltre ; mais ces actions sont possibles seulement si l’inondation est prévue, elles peuvent être dangereuses quand elles sont imprévues. Dans ce cas, les habitants ne peuvent qu’attendre la fin des pluies et l’intervention des pompiers.

De son côté, le département du Nord réalise des travaux en soutenant des initiatives locales pour aménager le communes contre les dégâts des eaux. Ce sont par exemple, des constructions de digues, l’adaptation des constructions dans les zones à risques, la mise en place de réseaux d’évacuations secondaires plus adaptés aux grandes précipitations.

Le Département se préoccupe d’aménager des bassins de rétention ou bassins -versants servant à récupérer les pluies pour ensuite les rediriger vers un cours d’eau commun, un canal ou la mer pour éviter qu’elles ne touchent des zones habitées. Ce système est surtout utilisé dans les zones rurales. Et ce sont des actions préventives efficaces sur le long terme…

Après avoir mené l’enquête, on peut donc dire que les inondations dans le Nord-Pas-De-Calais sont plus fréquentes et dangereuses qu’avant. Le développement des activités humaines accentue souvent les risques et les dégâts.

Gérer les effets du changement climatique en cours impose une mobilisation de tous, particuliers, décideurs politiques et économiques, doivent prendre conscience des risques et développer des mesures préventives.

 

Wynona Genlot et Axel Bourgeais

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