Le réchauffement climatique nous affectera tous
Le Nord – Pas-de-Calais – Picardie risque d’être une des régions les plus touchées par le réchauffement climatique. Tout le territoire et ses habitants risquent d’être bouleversés si nous n’agissons pas dès maintenant…
Un risque de submersion marine
Ces bouleversements auront lieu tout d’abord au niveau du littoral qui est aujourd’hui menacé par la hausse du niveau de la mer. Elle se traduira par une élévation de presque un mètre. Les falaises et les dunes reculeront, les littoraux seront comme « rongés » par la mer. De plus, l’augmentation des précipitations d’au moins 30 % dans notre région provoquera de nombreuses inondations et menacera toute une partie du Nord, de Calais à Dunkerque. Le risque de catastrophes naturelles augmentera.
Dans le même secteur, les wateringues, ces systèmes de drainage et d’assèchement des terres, seront aussi touchées. Ces dispositifs couvrent 100 000ha du Nord, soit dix fois la superficie de Paris. Ainsi, si nous n’agissons pas, au moins 450 000 habitants de la région seront directement touchés par le réchauffement climatique : leurs habitations risquent d’être sous les eaux.
Les cours d’eau aussi touchés
Les nappes dans le Nord seront aussi concernées : en cas de submersion marine, l’eau salée va les infiltrer, libérant des polluants. Or, c’est l’eau des nappes qui est utilisée chaque jour par l’alimentation des habitants du département. Les stations de pompage vont devoir adapter leur processus, ce qui risque de coûter des millions d’euros à la région.
Mais le réchauffement climatique provoquera aussi des problèmes d’irrigation des terres agricoles : pour permettre aux cultures de pousser on puise dans les nappes mais aussi dans les fleuves. Or, certains comme la Somme ne connaitront plus leurs crues habituelles liées actuellement à un lent gonflement des nappes phréatiques. Au total, l’agriculture risque donc de manquer d’eau utilisable.
La faune, la flore et l’homme menacés
La biodiversité locale devrait être aussi touchée : les aires de répartition des espèces changeront, ainsi certaines espèces exotiques feront leur apparition dans le Nord, au détriment de celles déjà présentes. Les écosystèmes seront colonisés par de nouvelles espèces qui auront migré vers le Nord pour obtenir des températures plus clémentes (moins chaudes) que dans le Sud et un environnement moins aride.
A ces problèmes s’ajoutera une amplification considérable de la pollution. La situation de la région, où on constate déjà une forte pollution de l’air et de l’eau due à son passé industriel, ne risque pas de s’arranger avec le réchauffement climatique. Au contraire, la pollution, l’acidification des eaux des fleuves à cause des excès de CO2 donnera lieu à un risque de libération d’ions métalliques toxiques pour l’homme, les animaux et la nature. Les structures médicales devront donc elles aussi faire des dépenses pour pouvoir prendre en charge des patients avec des pathologies peu connues.
Les épisodes de chaleur seront plus nombreux et auront eux aussi des conséquences sur la santé publique : les populations les plus fragiles risquent des troubles cardio-vasculaires et respiratoires. Certaines maladies alors réservées aux pays tropicaux vont faire leur apparition dans la région.
En conclusion, ce n’est pas juste la Planète qui est menacée par le réchauffement climatique, c’est aussi nous. Nous ne pourrons pas indéfiniment continuer d’exploiter les ressources de la Terre, polluer et conserver un mode de vie peu respectueux de notre environnement. Dans toute la région, si rien ne change, ce sont tous ses habitants qui sont menacés.
Il est temps d’agir, de prendre des décisions car c’est notre avenir que nous préparons maintenant.
Bonne nouvelle : l’été sera chaud
Le réchauffement climatique aura tout de même quelques aspects positifs puisqu’il augmentera les rendements de betterave à sucre de 20t/ha, cette culture occupant presque un dixième des surfaces cultivées de la région, cela relancera la croissance économique dans la région. Les hivers seront également plus doux et les étés plus chauds : d’ici 2080, les experts s’attendent à un climat proche de celui du sud de la France… dans la région.
Lucile Bieri