Le trajet de l’Enfer ! (ou l’histoire d’un train radioactif…)

Le 5 Novembre 2010, un train de déchets très radioactifs a traversé le nord de la France depuis La Hague. Il s’agit du onzième train depuis 1996, c’était l’avant dernier à prendre la route vers l’Allemagne, puisque le dernier départ est prévu fin 2011. La Hague est une ville de la Manche où il y a une usine qui recycle les combustibles radioactifs usés. Cette usine a été choisie par les Allemands car c’est l’un des centres de recyclage le plus proche de leur pays. L’Allemagne n’a pas d’usine de recyclage mais projette d’en créer une.

Un véritable périple.

Le convoi était composé de trois locomotives et de onze wagons. Ceux-ci comportaient les 123 tonnes de déchets radioactifs, issus du retraitement par Areva. Ces tonnes de déchets (issus des centrales nucléaires) sont d’abord coulées dans des tubes de verre. Pour leur transport, ceux-ci sont placés dans des conteneurs eux-mêmes insérés, par groupe de 28, dans des tubes. Chaque emballage cylindrique (appelé « Château »), pèse 110 tonnes et mesure 6 mètres de long pour 2,5 mètres de diamètre. Ils sont conçus pour résister au feu, à une chute de 50 mètres ou encore à des explosions. Trois wagons, placés à l’arrière des locomotives, étaient réservés aux 80 membres du GIGN qui assuraient la sécurité du convoi.

Ce train a causé beaucoup de polémique entre les écologistes et le gouvernement.

Il est parti le vendredi 5 Novembre à 13H51 de la gare de La Hague, pour gagner Dannenberg en Allemagne. Arrivé à Caen, le convoi fut stoppé à 15H45 par cinq manifestants enchainés aux rails à 2km de la gare. Les membres du GIGN à bord du train ont dû couper les liens avec lesquels étaient attachés les militants. Une centaine de manifestants attendaient ensuite à la gare de Caen avant d’être refoulés par les forces de l’ordre ! Véritable périple donc que ce voyage du train dans tout le nord de la France, via Rouen, Amiens, Reims, Châlons en Champagne, Metz, Strasbourg … Puis passant en Allemagne par Kehl, Berg pour enfin arriver à Dannenberg (Au Nord de l’Allemagne) !

 

Bien évidemment, le train a mis plusieurs jours pour enfin arriver à destination à cause des manifestants qui bloquaient les voies. Les CRS et policiers ont dû utiliser les bombes lacrymogènes ainsi que leurs matraques sur les manifestants français et allemands.

A Dannenberg, les déchets sont partis en camion jusqu’à Gorleben, où ils sont  arrivés  le Mardi 9 Novembre. Là,  les habitants de Gorleben sont venus manifester ainsi que les militants écologistes. Ils se sont installés pour accueillir d’autres manifestants mais les policiers se sont rendus sur place.

Pourquoi tant de mobilisation ?

Ce train a fait polémique à cause des organisations non gouvernementales qui critiquaient la façon et les conditions du transport des déchets. D’après Greenpeace, ce train émettait le double de radioactivité par rapport à la  catastrophe de Tchernobyl, qui était de 1900 Péta Becquerels (ou millions de milliards de becquerels) ! Ces écologistes expliquaient que le train pouvait susciter d’énormes maladies comme la stérilité, des cancers, des leucémies…

Areva, la firme chargée du retraitement des déchets  ne s’est pas inquiétée car pour eux tout était normal et il n’y avait aucune raison de parler de Tchernobyl ! Pourtant la radioactivité mesurée autour du train était de bien 3917,4 Péta Becquerels…

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Un militant de Greenpeace mesure la radioactivité sur le trajet du train.

Si à ce jour les déchets sont bien dans les conteneurs à Gorleben, si quelques personnes ont été  blessées par les forces de l’ordre, le problème des déchets nucléaires reste entier : il va falloir attendre plus de 300 ans pour que ceux-ci ne soient plus du tout dangereux… Cela mérite d’y réfléchir. La production d’une énergie électrique doit-elle se faire à ce prix ?

En Allemagne, la sortie du nucléaire décidée puis reportée continue d’être demandée par un pourcentage non négligeable de la population.

Thomas Sénéchal

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