La culture traditionnelle en Polynésie : le tatouage

La culture traditionnelle en Polynésie : le tatouage

Le tatouage connait un renouveau dans le monde notamment en Polynésie où il est sacré et important car il possède un sens historique, mais aussi en France dans  un sens esthétique cette fois ci.

A l’origine…

Selon la mythologie, ce sont les deux fils du Dieu de la Création Ta’aroa qui auraient enseigné l’art du tatouage aux humains. Cet art est sacré et réservé aux initiés. C’est dans les peuples dits primitifs, et plus précisément en Polynésie (Îles Marquises) que le tatouage s’est le plus développé. Les motifs symboliques du tatouage servaient à exprimer l’identité et la personnalité. Ils indiquaient le rang social dans la hiérarchie, la maturité sexuelle et la généalogie ainsi que parfois les accomplissements personnels. Dans la société tahitienne ancienne, pratiquement tous les individus, à partir de leur puberté étaient tatoués : à l’adolescence, à l’âge de 12 ans, il recevait leur premier tatouage. D’autres tatouages étaient ajoutés au fil des années. Plus un homme était tatoué, plus son prestige était grand. Etre tatoué était non seulement un signe de richesse, mais également un signe de force et de pouvoir. Par conséquent,  les chefs et les guerriers avaient généralement les tatouages les plus élaborés et les plus grands.  Des hommes sans aucun tatouage étaient méprisés, tandis que ceux dont les corps étaient entièrement tatoués – les to’oata – jouissaient d’un prestige considérable. Chaque classe prenant le nom de parties tatouées. Ainsi, la première classe, la plus élevée, est nommée “jambes tatouées”, la deuxième “bras tatoués”, la troisième “flancs tatoués”… En Polynésie, le baptême de l’enfant, c’est le tatouage dont la pratique avait donc pour but de renforcer la fécondité et les liens avec le surnaturel et le sacré. Pour être inscrit dans la communauté, le Polynésien doit passer par des rites imposés par la tribu. C’est alors une cérémonie familiale et religieuse.

La colonisation …

Mais, peu après la découverte de la Polynésie par les missionnaires en 1797, l’art du tatouage fut interdit. En effet cet art était considéré par les occidentaux comme « barbares » à cause des techniques de l’époque où l’on utilisait des dents de requins ou des os taillés pour tatouer. Il disparut donc pendant plus de 150 ans. On a souvent voulu voir dans les interdits religieux et le code Pomare (1819) les causes de la disparition du tatouage. La mise en valeur du corps et l’attrait sexuel que représentait le tatouage étaient autant d’éléments insupportables aux yeux des missionnaires qui inspirèrent cette interdiction. On peut penser que c’est la nudité du corps, qui a pu entraîner un déclin aussi rapide et complet du tatouage. Privé de son aspect érotique, le corps désormais caché par les vêtements européens, se vit de plus en plus amputé de son rôle de distinction sociale.

 

Le renouveau

Mais aujourd’hui, le tatouage polynésien est revenu au goût du jour et devenu de plus en plus populaire auprès des jeunes Polynésiens toujours en quête d’un retour aux valeurs culturelles traditionnelles. Ils considèrent le tatouage polynésien comme marque d’une identité Maohi retrouvée. Par cette pratique, ils engagent une recherche identitaire et affichent, pour quelques-uns d’entre eux, une rébellion contre le mode de vie européen qui leur est proposé. Ce renouveau du tatouage est d’autant plus vigoureux qu’il ne répond pas à une motivation unique. Ceux qui ont été interrogés sur ce que représentait pour eux le tatouage ont évoqué à la fois le désir d’être beaux, la volonté de contribuer à faire renaître une tradition ancienne et la preuve de leur courage.

De nos jours, de plus en plus de tatoueurs se mettent au style polynésien. Certains privilégient le côté esthétique ; d’autres plus le côté symbolique.  Les motifs sont semblables alors que ça n’était pas le cas autrefois. L’engouement pour les tatouages polynésiens a proliféré depuis les années 1980 jusqu’à nos jours et il est désormais possible de se faire tatouer avec un motif polynésien chez n’importe quel tatoueur du monde. Ce renouveau est dû en grande partie aux concours organisés par les tatoueurs venus de l’archipel des Samoa (état indépendant de la Polynésie) en 1982 précisément. Aujourd’hui en France 10% de la population est tatouée et 31% des jeunes se disent tentés. Aux Etats-Unis il y a 16% de tatoués. Le tatouage est aussi devenu populaire chez les artistes de musiques rock, pop et r’n’b mais aussi chez les sportifs de haut niveau (footballeur, rugbyman…).

Romuald Gosselet et Dylan Lancelle

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