Les transports : un enjeu crucial des jeux de Pékin

Les transports : un enjeu crucial des  Jeux de Pékin

 

Pékin est une ville dense, elle a une population de 20,6 millions d’habitants. Les Jeux Olympiques attirent de nombreux visiteurs du monde entier et la présence de touristes risquait d’accentuer les embouteillages. Déjà habituellement compliqué dans la ville,  le transport devint alors problématique, avec l’ouverture des JO.

 

Comment allait-on pouvoir gérer ce flux abondant de touristes tout en tentant de garder la circulation fluide ? C’est un enjeu auquel le gouvernement chinois a dû  faire face.

 
La nouvelle station « Lishuiqiao » sur la ligne 5 du métro de Beijing

Diminuer la circulation automobile

Pendant les JO, la mairie de Pékin avait imposé des mesures afin de diminuer le nombre de véhicules circulant dans la capitale chinoise et améliorer la qualité de l’air : l’objectif était de diminuer d’un million par jour le nombre d’automobiles, sur les 3,3 millions qui roulent quotidiennement, soit, selon le  vice-président exécutif du Comité d’organisation des JO, M. Wang Wei, empêcher la circulation d’un tiers des voitures Pékinoises.

Dès le premier jour, un système de circulation alternée avait  été mis en place afin de diminuer la pollution durant les JO ainsi que les embouteillages. Des rues se situant auprès des installations olympiques avaient été également fermées à la circulation.

La nouvelle règle interdisait la circulation des voitures un jour sur deux en fonction du dernier chiffre de leur plaque d’immatriculation, pair ou impair. Ainsi, le dimanche, seuls les véhicules aux plaques paires étaient  autorisés à rouler et des policiers en moto surveillaient le trafic aux principaux carrefours. Le bureau des transports de la ville avait prévu des amendes de plus de 10 € pour les contrevenants ce qui  est  une somme très dissuasive pour de nombreux Chinois !

Cela a permis de diminuer la circulation de 20%.

Mais cette circulation alternée ne s’est pas réellement appliqué à tous, notamment aux taxis qui en étaient exemptés.

Certaines entreprises ont dû aussi modifier les horaires de travail en commençant une heure plus tard et en terminant une heure plus tôt  pour alléger les embouteillages.

Cette question lors des JO, a provoqué un véritable débat relayé par l’agence de presse officielle Xinhua,  où plus de la moitié des personnes ont exprimé le souhait de voir la circulation alternée instaurée de façon permanente à Pékin. D’autres personnes exigeaient d’abord  que la ville développe  son réseau de transports en commun avant de revenir à la circulation alternée. Cela correspondait d’ailleurs au souhait du gouvernement pour inciter la population à utiliser les transports en commun :   » Circuler moins en voiture, c’est apporter sa contribution aux jeux Olympiques ».

 Des bus électriques pour les JO…

Justement dans ce domaine, une cinquantaine de bus électriques utilisant la technologie de batteries lithium-ion a  été mise en service pour assurer le transport des athlètes et des officiels sur des trajets d’une dizaine de kilomètres. Ils étaient répartis sur 3 lignes afin de desservir  les stades et le village de presse. Bien sûr, il s’agissait de tenter de diminuer la pollution en généralisant un projet lancé en fait dès l’année 2000.

Ce sont donc tous les transports en commun de surface qui ont été améliorés depuis 2006 : stations de bus mieux organisées, nouvelles lignes d’autobus  qui relient de nouveaux quartiers résidentiels au reste de la ville.

De même, pour faire face à la progression attendue de quatre millions de voyages quotidiens dans les transports en commun  (soit 20 millions par jour), trois nouvelles lignes de métro ont été mises en place avant les JO, le réseau passant à 8 lignes pour un total de 200 kilomètres. Cette modernisation était cruciale. Avec seulement 114 km de lignes de métro en 2003 pour 16 millions d’habitants, Pékin était loin de Paris qui a 213 km de lignes de métro pour 15 millions d’habitants.

De nouvelles infrastructures modernes

L’une d’elles mène vers le nouveau terminal aéroportuaire colossal, conçu par l’architecte britannique Norman Foster. Une autre, assez courte, conduit au stade olympique, le « Nid d’oiseau ». La capitale chinoise a aussi inauguré sa gare ferroviaire « du sud », ultra-moderne, multimodale et grande comme vingt stades de football et qui a coûté plus 683 millions d’euros, selon les médias chinois.

De cette gare, part notamment une autre réalisation construite pour les JO : la liaison en train à grande vitesse vers Tianjin, mettant la capitale à moins d’une demi-heure de la ville portuaire, siège des épreuves olympiques de football, contre 1h10 minimum auparavant.

Si le  tricycle a disparu pour laisser place à la voiture à quatre roues, si le  parc automobile de Pékin grossit de plus de 1.000 voitures par jour, avec les JO,  Pékin a  ainsi tenté de profiter des JO pour développer son métro. Et en raison de la hausse de l’essence et des embouteillages, la population a suivi choisissant de plus en plus  le métro pour se rendre au travail dans le centre de Pékin.

Aujourd’hui, malgré des investissementsmassifs dans les transports (de 2001 à 2005, Pékin a investi  8 milliards d’euros dans ses infrastructures aérienne, ferroviaire, routière) la ville de Pékin a toujours beaucoup de mal à gérer ses transports car la croissance des véhicules est excessive et les embouteillages restent très nombreux.

La solution réside sans doute dans les innovations puisqu’on évoque actuellement un projet de “bus-volant”, en fait un bus suspendu et qui permettrait d’éviter les encombrements. Sur que si la ville devait recevoir à nouveau aujourd’hui les JO, le problème des transports se poserait toujours.

Alice Godart et Mélanie Delsart

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