Des échanges migratoires nombreux en Méditerranée

Différentes migrations

Par rapport à l’espace méditerranéen, nous pouvons distinguer plusieurs formes de migrations*: les migrations strictement méditerranéennes, par exemple entre le Maroc et l’Espagne ou la Lybie et l’Italie. Ensuite, on peut observer des migrations qui sont dissymétriques, c’est à dire depuis les pays méditerranéens du sud  vers un pays d’Europe du Nord. Il y a aussi des migrations de transit qui concernent la venue des populations des pays subsahariens vers les pays d’Europe du Nord.

Pour tous ces migrants la principale motivation est la recherche d’un travail et de meilleures conditions de vie ; ce furent par exemple des Maghrébins en France depuis 1945 surtout, ou  des Turcs en Allemagne.

Quelques chiffres

On estime que chaque année, des milliers de candidats au départ tentent l’aventure. Durant l’année 2008, on estime* à 70000 le nombre de migrants qui a voulu rallier l’Europe depuis l’Afrique. Soit par les Iles Canaries et l’Atlantique, soit par les îles de Malte et de Lampedusa en Méditerranée. Un millier de personnes seraient mortes en essayant de rallier les Canaries, et quelques 500 en Méditerranée. Celles qui ont réussi  la  traversée ont, pour la plupart, demandé l’asile et ont été considérées comme ayant besoin d’une protection nationale, dans les pays d’arrivée. Les possibilités de rentrer en Europe par des moyens légaux étant rares, ces migrants en quête d’un meilleur niveau de vie sont obligés de prendre tous les risques, de mettre leur vie en péril : traversée par bateaux avec des passeurs ou encore, pour certains, à la nage.

Pourquoi de telles migrations ?

La plupart de ces migrants viennent de pays pauvres, principalement de l’Afrique, de pays comme la Somalie, l’Erythrée, le Mali… La pression démographique forte dans ces pays d’Afrique (liée à un accroissement très fort des populations depuis 1945) et  les déséquilibres économiques entrainent d’important flux migratoires du Sud vers le Nord. Ces mouvements  se font majoritairement vers des pays qui ont des liens avec le pays de départ (liens familiaux ou historiques, raisons linguistiques). Tout cela aboutit  à la création de diasporas (dispersion d’une communauté ethnique ou d’un peuple à travers le monde) comme celle du Maroc avec  1,6 millions de Marocains qui vivent dans 15 pays différents. Mais il y a aussi des migrations de retour, qui  correspondent au retour  d’anciens migrants  vers leur pays d’origine …

Le cas espagnol

L’Espagne avec l’Italie est sans doute le pays qui se trouve le plus  confronté au problème de l’immigration illégale car sa proximité géographique avec l’Afrique en fait une porte d’entrée vers l’Europe pour nombre d’Africains.  Quant à l’enclave espagnole de Ceuta au nord du  Maroc, elle est carrément entourée d’un mur d’enceinte prise d’assaut parfois par des centaines de migrants qui risquent leur vie pour passer  (le documentaire de Patric Jean intitulé D’un mur à l’autre évoque la question, de même que le magnifique roman de Laurent Gaudé Eldorado)

Les Espagnols cherchent donc à lutter contre l’immigration illégale et visent au retour des immigrés en situation régulière : ceux-ci, s’ils sont au chômage,  se verront proposer de quitter l’Espagne et de rentrer dans leur pays d’origine en échange du versement de leurs droits et de l’engagement de ne pas revenir avant 3 ans. La mesure concerne les travailleurs étrangers non européens en situation légale, soit 100 000 à 300 000 personnes dont de nombreux Equatoriens et Marocains . Très utilisée dans les plantations sous serre du sud de l’Espagne cette présence immigrée venue d’Afrique est aujourd’hui concurrencée par des migrants venus d’Europe de l’Est et encore moins payés.

L’Espagne a également mis en place une gigantesque barrière électronique de surveillance des côtes mais le problème restera entier tant que les différences de niveau de vie entre les deux rives de la Méditerranée seront si fortes. Mais les solutions à plus long terme passent par  une coopération avec l’Afrique visant à encourager le développement économique et politique des pays africains,  un resserrement de la coopération européenne visant à mieux protéger les frontières communes et à améliorer l’intégration en Europe des populations immigrées.

Alexandre Gatto

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