Tara est le dernier nom du bateau l’« Antartica » construit en 1989 par Jean Louis Étienne afin d’effectuer des expéditions polaires : sa mise à l’eau s’effectua le 10 mai 1989 et le bateau surprit alors par sa forme large, alors qu’il n’était même pas encore peint.
En vingt ans d’existence, l’Antartica, ou la « goélette » comme on l’a surnommé, a connu trois propriétaires successifs que sont Jean louis Étienne, Peter Blake, le navigateur néo-zélandais et enfin Étienne Bourgeois directeur général d’Agnés B. C’est ce dernier qui va donner son nom actuel au bateau en souvenir des promenades en Méditerranée qu’il effectuait avec son grand père sur un voilier nommé Tara, comme la maison familiale dans le film »Autant en emporte le vent ».
Tara, c’est aussi une organisation a but non lucratif financée par des sponsors mais également par des dons humanitaires. Ces fonds permettent d’organiser des recherches scientifiques françaises sur l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité maritime.
Les missions actuelles et futures du Tara
Parti le 5 septembre de Lorient, Tara a mis le cap sur la Méditerranée. Treize escales ont permis de parcourir les rives nord et sud du bassin (Italie, Chypre, Liban). Actuellement Tara se trouve en Mer rouge après avoir traversé le canal de Suez. Quelques deux cents scientifiques participent à l’opération et embarquent à tour de rôle sur le bateau. Leur travail consiste à prélever des milliers d’échantillons d’eau, d’algues, de plancton, ou de déchets. Ces échantillons seront analysés sur place ou pourront être envoyés dans un des cinquante laboratoires français partenaire de l’expédition.
En effet, notre futur dépend de la sauvegarde des océans et les observer permettra peut-être de les sauvegarder : Tara doit nous aider dans cet objectif. Les océans recouvrent les deux tiers de notre planète et abritent de véritables prairies de plancton végétal qui, par la photosynthèse, produit la moitié de l’oxygène que nous respirons. Dans l’air qui nous entoure, une molécule d’oxygène sur deux provient des océans. Si les forêts sont un des poumons de notre planète, les océans en constituent le second. D’autre part, lors de la photosynthèse, le plancton végétal absorbe du CO2, et donc réduit l’effet de serre. Connaître l’effet du réchauffement climatique global sur les populations aquatiques revient donc à comprendre l’évolution future de notre climat car, d’après les scientifiques, dans 10 ou 20 ans il n’y aura plus de banquise polaire en été ; les scientifiques nous donnent dix ans pour réduire drastiquement les gaz à effet de serre afin de limiter la hausse des températures au niveau mondial à 2°C d’ici la fin du siècle.
Grâce aux expéditions du Tara, nous devenons conscients des enjeux…
Anthony Loiseau