La mer Méditerranée est une voie très empruntée pour les échanges commerciaux et ce depuis de nombreux siècles car elle s’ouvre sur de nombreux horizons différents comme l’Afrique noire et occidentale ou encore l’Atlantique nord, l’Europe du Nord ou l’Amérique via Gibraltar, mais aussi l’Asie centrale et par delà la Chine, le Moyen Orient ou l’Océan Indien via le canal de Suez.
La mer Méditerranée, un tiers du commerce mondial maritime
Le commerce n’a jamais cessé de croître au fil des siècles car les produits échangés entre les pays de la rive nord et ceux de la rive sud sont complémentaires. Ces échanges sont nombreux et primordiaux : ainsi, par exemple, 60% du pétrole importé en Europe transite par la Méditerranée. Sur ces 0.7 % de la surface mondiale des mers s’effectue ainsi 30 % du trafic mondial de commerce maritime dont 20 à 25 % du trafic mondial des hydrocarbures. Les pays du Nord exportent vers la rive Sud des produits agro-alimentaires tels que des produits laitiers, des céréales, mais aussi des produits industriels à haute valeur ajoutée (machines). Mais La plus grosse part des exportations européennes est constituée de produits manufacturés. Dans l’autre sens, les pays du sud exportent des produits moins élaborés, comme des produits agricoles (fruits et légumes), des minerais ou des hydrocarbures. Le transport des hydrocarbures se fait également par des conduites sous marines. La Sonatrach (société nationale algérienne pour la recherche, la production, le transport, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures) possède ainsi un réseau de canalisation d’une longueur globale d’environ 15 000 kilomètres dont deux gazoducs transcontinentaux (Espagne via Maroc et Italie via Sicile). Certains pays d’Afrique du Nord tels que l’Algérie ou la Lybie sont d’abord des pays exportateurs de pétrole et de gaz naturel. Ce sont bien les flux de matières premières qui dominent les échanges du Sud vers le Nord.
Des ports et des projets d’aménagement importants
Le premier port de la mer Méditerranée est celui de Marseille-Fos, avec un trafic de 10 millions de tonnes de marchandises en 2006. Gênes, Algésiras, Giao Tauro, le port de Tanger et celui de Trieste sont aussi considérés comme les plus grands ports de la Méditerranée. Ces pays ont crée des ports plus grands, plus modernes pour pouvoir y accueillir plus de conteneurs. Ce trafic transméditerranéen a aussi été l’origine de la création de certains pôles industriels sur le littoral Algérien comme Skikda ou Arzew.
Le projet d’une liaison ferroviaire entre le port de Tanger et celui d’Algésiras est à l’étude par les gouvernements marocain et espagnol. Le projet prévoit la construction d’un tunnel ferroviaire de 37.7 kilomètres de long dont 27.7 kilomètres sous la mer. La liaison comporterait deux galeries ferroviaires à sens unique et il serait au maximum à 340 mètres sous la mer. Sa capacité annuelle de transport serait de 1.6 million de voitures, 500000 poids lourds et 16 millions de passagers.
L’espace Méditerranéen est le reflet de grandes inégalités de richesses entre les différents Etats du Nord et du Sud. Les pays développés exportent onze fois plus et la production manufacturée est dix fois supérieure aux pays en développement. Les échanges sont bien le reflet du développement des pays. Malgré un fossé réel en terme de richesse, les pays instaurent des liens d’interdépendance entre les deux rives : la Méditerranée s’inscrit bien dans la mondialisation, elle est l’exemple d’une interface Nord/Sud.
Julie