Actuellement les organisations humanitaires et les écologistes évoquent la culture de l’huile de palme comme étant à l’origine de la déforestation. La culture du palmier à huile ne fait, en effet, que se développer et les surfaces cultivées qui lui sont consacrées également.
Une culture en plein développement
Le palmier à huile « d’Afrique » est cultivé pour ses fruits et ses graines. Il donne des fruits tout au long de l’année, jusqu’à deux fois par mois et pendant de longues années (25 à 30 ans) : c’est de la monoculture pure (culture d’une seule espèce de plante, et lorsqu’on le cultive, la biodiversité disparait sur ces surfaces. C’est d’abord parce que ces palmiers sont capables de produire toute l’année que de nombreux pays les cultivent, notamment l’Indonésie qui est le premier producteur d’huile de palme avec 22 millions de tonnes en 2010, suivie de la Malaisie avec 17,7 millions de tonnes.
Une culture qui participe à la déforestation
Les producteurs sont accusés de détruire la forêt tropicale et les êtres vivants qui y vivent (orang- outan par exemple) ; en effet, puisque la demande augmente, les producteurs augmentent aussi les surfaces au détriment des forets tropicales et donc des animaux qui y vivent…
En Indonésie, le rythme des déforestations est effrayant : les forêts qui couvraient 75% du territoire en 1970 ont disparu à plus de 50%. D’ici 2012, c’est 98% des forêts tropicales de l’Indonésie qui pourraient disparaître.
Pourquoi un tel engouement pour cette culture ?
L’huile de palme est la plus consommée avec 25% de la consommation totale mondiale d’huile parce que cette huile a un prix de revient très bas et permet de nombreux usages.
On la trouve dans les produits agroalimentaires (tels que la margarine, le chocolat, les pâtes, les huiles de friture etc.…), mais aussi les savons, les cosmétiques, les détergents, les peintures, ainsi que les agro carburants. En effet, pour répondre à la demande croissante des firmes étrangères, américaines ou européennes qui utilisent cette huile comme agro carburant (pour les véhicules par exemple, en la mélangeant avec des hydrocarbures notamment), le gouvernement indonésien a autorisé de la déforestation à grande échelle.
Après plusieurs années de production quand le palmier devient trop grand pour pouvoir récolter les fruits, il sera coupé et son bois sera vendu à des entreprises.
Des conséquences négatives dans de nombreux domaines
A cause de la consommation de l’huile et du bois, partout dans le monde, les pays ont augmenté les surfaces consacrées à cette culture : pour l’Indonésie, on est passé de 14000 ha en 1970 à 340 000ha en 2009.
A chaque fois, la plantation de palmier à huile n’a cessé d’augmenter là où la biodiversité est la plus grande, et donc là où les sols sont les plus fertiles sur de grandes surfaces. Les conséquences sur l’environnement sont graves : déforestation, érosion des sols ainsi qu’une stérilisation de ceux-ci après plus de 6 ans de culture intensive. Cette culture a aussi un très faible intérêt pour les populations locales puisque leurs terres ancestrales sont souvent prises par la force et que les travailleurs viennent pour la plupart d’autres pays voisins, la main d’œuvre étrangère étant le plus souvent moins couteuse.
Quelle solution ?
Seul un changement de comportement permettrait d’arrêter ce désastre et il faudrait peut être commencer par changer nos propres comportements de vie et de consommation : épluchons les étiquettes, boycottons les produits à base d’huile de palme ! Mais ces actions, malheureusement, ne feront sans doute baisser la production d’huile de palme que dans de petites proportions. La seule solution efficace passerait surtout par une action sur le prix : tant que les produits composés d’huile de palme sont moins chers, ils seront toujours demandés par les consommateurs.
Sophie Pasqueille et Bérénice Champagne.