La Polynésie un paradis pauvre ?
La première enquête officielle sur la pauvreté réalisée en Polynésie classe le pays au niveau des pays d’Amérique du Sud ! Pourquoi un tel décalage avec la France ?
Attention aux « faux clichés »
La Polynésie, son soleil, ses plages de sable fin… tout près d’une pauvreté très alarmante. En effet, les chiffres sont désastreux ; 28% de la population de l’archipel vit sous le seuil de pauvreté de 408 € comme l’a révélé une enquête menée au cours de l’été 2009 par l’Agence Française de Développement. L’étude démontre aussi de fortes inégalités entre les Polynésiens. 20% des ménages les plus riches captent ainsi près de la moitié des revenus du territoire alors que les foyers les plus pauvres, eux, ne perçoivent que 6% de ces revenus. Ce chiffre de 20% semble en constante augmentation, il était de 18% en 2001. La Polynésie française est en fait dépendante de l’économie mondiale, car 45 % du PIB de la Polynésie est dû au commerce et contrairement a ce que l’on pourrait croire seul 9% de son PIB provient du tourisme.
Aide sociales
La Polynésie n’a ni de caisse de chômage ni de RSA. Les demandes d’aide alimentaire ont été multipliées pratiquement par cinq en quatre ans selon l’AFP : en 2006, 1.000 familles ont été aidées, en 2010 ce sont 4.300 familles qui ont eu droit à environ 100 francs Pacifique par jour soit 80 centimes d’Euros. Cela représente un total de 3000 francs-pacifique soit 24 euros par mois et par famille : même si le pouvoir d’achat n’est pas le même qu’en métropole, peut-on réellement vivre avec une telle somme ?
Le budget d’aide est ainsi au total de 1,6 milliard de francs Pacifique, ce qui représente un budget de 13408€ euros environ ; en 2012 on est loin de pouvoir répondre à toutes les demandes mais une aide comme le RSA (revenu de solidarité active) représenterait un trop gros budget.
Il n’y a pas non plus de caisse de chômage alors que 9000 emplois depuis 2008 ont été perdus ; ces travailleurs n’ont plus rien et beaucoup de familles éprouvent des difficultés pour pouvoir se nourrir.
Selon les deux chercheurs de l’étude, les trois quarts de ces aides sont, en effet, perçues par des ménage qui ne sont pas pauvres. De plus, la Polynésie en plein cœur d’une crise économique depuis 2004, a eu 13 gouvernements en 7ans et cette instabilité politique ne facilite pas la recherche de solutions.
Quant à l’éducation, elle connait une forte crise : beaucoup de familles n’ont pas les moyens de financer des études longues à leurs enfants, ce qui constitue un nouveau frein à l’ascension sociale en Polynésie.
L’image paradisiaque de la Polynésie cache ainsi une réalité sociale moins favorable.
Axel Foulon