PEKIN DES JEUX DURABLES ?
Selon un rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), « Le bilan des Jeux Olympiques et Paralympiques de Beijing 2008 est positif « , pourtant la réalité est plus contrastée.
Le Stade olympique de Pékin, également appelé « nid d’oiseau », pouvait contenir 80.000 spectateurs. Il fut le théâtre de la cérémonie d’ouverture le 8 août 2008. |
Si des mesures environnementales ont été prises pour la gestion des ordures, des systèmes de transport plus propres, ainsi que le traitement de l’eau, c’est aussi l’énergie solaire qui a été utilisée de manière intensive dans les stades et au village olympique durant les jeux.
Au niveau environnemental
En Chine, la pollution de l’air et de l’eau causée par trente années de forte croissance industrielle suscitaient quelques inquiétudes auprès des pays participants. En effet, la Chine possède dix-sept des vingt-cinq villes les plus polluées du monde. Pour y remédier, les autorités chinoises ont pris alors des mesures : ce fut la décision d’arrêter le fonctionnement de certaines usines autour de la capitale ; elles ordonnèrent aussi l’arrêt du trafic de trois millions de véhicules lors des jeux olympiques et réaménagèrent soixante mille chaudières à charbon pour éviter les émissions de dioxyde de carbone dans l’air. La chine investit aussi dans le traitement des eaux usées au sein de la capitale.
Pékin a aussi choisi d’augmenter l’utilisation d’énergies plus respectueuses de l’environnement ; en 2007 la ville investit ainsi dix milliards de dollars dans l’éolien, le solaire, l’hydroélectricité ou les biocarburants. La ville convertit quatre milles autobus au gaz naturel et met en place un programme de sensibilisation au recyclage des déchets ; des poubelles spécifiques furent installées aux abords du stade olympique mais aussi dans toute la ville. Au total, 10,5 milliards de dollars furent consacrés à l’environnement afin de collecter par exemple les déchets au sein du village olympique ou d’assurer un ciel bleu sans pollution le jour de la cérémonie d’ouverture.
Mais le développement durable, c’est aussi l’impact économique important
Le coût des Jeux olympiques s’est élevé au final à 42 milliards de dollars. Ce furent d’abord des infrastructures sportives ; la chine a dépensé dans ce domaine 2,5 milliards de dollars, dont 500 millions pour la construction du seul grand stade baptisé « nid d’oiseau » (91 000 places) et 120 millions de dollars pour le centre aquatique. Pour le transport il a fallu construire des routes, des autoroutes, et par exemple près de 3 milliards ont été investis pour moderniser l’aéroport.
Outre ces coûts très importants, les travaux de rénovation de la ville de Pékin ont nécessité l’emploi de deux millions de mingongs (migrants intérieurs chinois). Et puis, organiser des jeux olympiques coût cher car il faut aussi penser à d’autres dépenses comme la sécurité ou encore l’organisation de bonnes conditions d’entrainement pour les athlètes : c’est près de 200 millions de dollars que la Chine a consacré à la préparation de ses athlètes, il fallait en effet que ceux-ci brillent et obtiennent de bons résultats.
Du coté, des recettes, la Chine comptait énormément sur ses recettes publicitaires : 61,4 milliards de dollars ont été dépensés de manière induite en 2007, autour des JO et de leur préparation et dès cette date la chine est devenue le troisième marché mondial pour la publicité concurrençant directement le Japon alors à la 2ème place. Durant les JO, on compte pas moins de 32 sponsors et partenaires (notamment les principaux McDonald’s et Coca-Cola).
Ce bilan économique ne serait pas complet si on ne précisait pas que d’après le rapport du développement économique de Pékin, ce sont 1,82 millions d’emplois qui auront été créés entre 2004 et 2008, grâce aux Jeux Olympiques. Le tout dans un contexte de forte croissance économique en Chine durant cette période soit +68% du PIB en 5 ans.
Les J.O. un progrès social ?
Les Jeux olympiques de 2008 ont apporté à la ville de nombreuses améliorations sur la santé et l’hygiène. Pékin a ainsi offert des cours sur la propreté alimentaire à 100 000 chef chinois et créé 200 000 emplois dans le domaine de l’inspection des denrées alimentaires afin d’éviter tout problème et de rassurer les touristes et invités des JO.
Ce furent aussi des investissements pour améliorer la vie des personnes handicapés à Pékin en créant des rampes d’accès , de nouvelles places de parking et des signaux pour traverser les rues permettant au mal voyants d’être plus protégés . Les JO de Pékin ont aussi eu un Impact dans le domaine éducatif, en effet les enfants de la ville ont pu découvrir toutes les facettes du sport et ont découvert les valeurs olympiques.
Néanmoins dans le domaine des droits et libertés, alors que le CIO (comité international olympique) exige une totale liberté de presse, celle-ci ne s’est pas appliquée aux médias chinois mais seulement à la presse étrangère.
Le passage de la flamme olympique dans le monde a été l’occasion notamment de dénoncer la situation de droits de l’homme en Chine ; ainsi, pendant son passage à Paris, des Tibétains ont manifesté pour réclamer l’indépendance du Tibet. Cette question reste tabou et lorsque les pays occidentaux souhaitent que l’état chinois améliore le respect des droits de l’homme, le gouvernement chinois répriment les Tibétains et considère qu’il n’a pas à recevoir de leçons des pays occidentaux. Tout juste, certaines déclarations officielles affirment qu’ils vont mettre en place des lois pour « améliorer le système chinois ».
Vincent Lemaire et Alexandre Gallois