Le suremballage, un problème majeur pour notre planète ?
Aujourd’hui, en France, 9 à 10 milliards de déchets par an sont jetés, soit presque 5 millions de tonnes. Mais seulement 52 % sont recyclés…
Le suremballage est un emballage jugé excessif car il ne remplit pas une condition ou une fonction jugée nécessaire pour un produit : il n’intervient pas dans les procédés de fabrication, ni dans le conditionnement ou le transport. C’est donc très souvent pour de simples aspects marketing qu’on pratique le suremballage. L’esthétique d’un produit est souvent, à tort, synonyme de qualité pour le consommateur.
Et si l’emballage représente 20 % du coût du produit fini, il a surtout un coût environnemental non négligeable car des matières premières et de l’énergie sont consommées. Cela engendre des émissions de gaz à effet de serre, notamment pour le recyclage. Les emballages représentent à eux seuls 25 % du poids de nos poubelles !
Une entreprise privée, Eco-Emballages (devenu Citéo en 2018) a été créée en 1992 dans le secteur du recyclage des emballages ménagers. C’est l’un des deux éco-organismes, avec Adelphe, agréés par l’État pour organiser, superviser et accompagner le recyclage des emballages ménagers en France. La part des emballages ménagers recyclés est passée de 18 % en 1992 à 68 % en 2016.
Seulement 52 % des déchets sont recyclés car il reste de nombreux emballages non recyclables. Par exemple, dans une boîte de cookies, il y a trois emballages différents : deux recyclables, la barquette en plastique et la boîte en carton, mais le troisième ne l’est pas : le plastique autour de la barquette !
Des stratégies comme « zéro déchet » ont été mises en place pour réduire la quantité de déchets produits par la civilisation industrielle. Dans les supermarchés, certains fruits sont emballés alors qu’ils pourraient être en vrac. On utilise donc du plastique inutilement…
Pour remédier au problème du suremballage, nous pouvons agir grâce à quelques astuces. Par exemple, on peut préférer les produits rechargeables comme les piles, utiliser des sacs réutilisables et des paniers pour faire les courses ou encore choisir des produits recyclables ou des produits avec moins d’emballage… Certaines enseignes, et même des grandes surfaces, proposent à présent des produits en vrac (pâtes, riz, lentilles, semoules, fruits secs…) qu’on emballe dans des sachets en papier. Au lieu des produits liquides pour la douche, souvent remplis de colorants et de conservateurs chimiques, on peut aussi revenir au bon vieux savon solide, avec de véritables produits naturels (le lait d’ânesse fait fureur depuis quelque temps). Par exemple, la marque Lush, enseigne anglaise spécialisée dans les cosmétiques éthiques et durables, propose des savons à base de fruits et de légumes, et même du shampooing solide. Il est donc possible d’alléger nos poubelles de salle de bain et de les délester hebdomadairement de leurs flacons vides ! Ainsi grâce à ces quelques gestes, nous pourrions réduire les déchets à 26 kg par personne et par an. Parce que moins on jette, plus on protège notre planète.
François FONTAINE et Alexis NORMAND