La construction des bâtiments des JO 2012 : durable ou pas ?

Alors que les Jeux Olympiques de Londres promettaient d’être les plus « verts » à ce jour, ont-ils respecté leur engagement ?

 

Des objectifs ambitieux

En 2000, organiser des Jeux Olympiques responsables et respectueux de l’environnement devient une obligation pour toutes les villes participantes. En 2012, la flamme olympique parcourt le monde grâce au butane, un carburant plus propre, mais qu’en est-il du reste des objectifs fixés par le cahier des charges des J.O. de Londres 2012 ? Au programme : zéro émission de CO2, aucune production de déchets, une gestion durable de l’eau et bien d’autres bonnes résolutions.

Le parc olympique sous les regards

Un journal britannique a révélé, avant le début des JO, qu’il y aurait eu 50 tonnes de déchets radioactifs sur le site du parc olympique sous une ancienne déchetterie illégale. Ces déchets radioactifs auraient été enterrés dans les années 1950. D’après ce même journal, les travaux pouvaient faire resurgir ces tonnes de matériels contaminés sur le site. A cet emplacement, et pour faciliter la dépollution du site, a donc  été créé un nouvel espace vert : 2000 arbres y ont été plantés ainsi que plus de 300 000 végétaux de zones humides.

 

Une réflexion sur les bâtiments et leur construction.

stade olympique LondresDeux millions de tonnes de sols pollués ont ainsi été nettoyés et 200 bâtiments ont été démolis. Afin d’atteindre ces objectifs de durabilité, 98,5 % des matériaux démolis ont été réutilisés ou recyclés. Les matériaux broyés ont été utilisés dans les fondations en béton et les revêtements. Des pierres issues de ces démolitions ont été utilisées pour créer des toits vivants (recouverts de végétation) sur les nouveaux logements et les pierres historiques ont servi au pavage de nouvelles pistes cyclables et allées piétonnes.

Pour les constructions temporaires, des structures métalliques démontables habillées de membranes souples réutilisables ou recyclables ont été utilisées. Ainsi, le pavillon du basket va connaître une seconde vie après Londres. S’agissant du site temporaire le plus important jamais construit pour des Jeux olympiques, la structure va déménager à Glasgow pour les Jeux du Commonwealth en 2014, et voyagera peut-être jusqu’à Rio de Janeiro pour les Jeux olympiques 2016.

Le vélodrome, qui a accueilli les épreuves de cyclisme sur piste, est doté d’une architecture particulière qui permet une ventilation du vélodrome quasi-naturelle. Le design courbé du toit de l’installation recueille la pluie et économise jusqu’à 70% de la consommation du site. Des résultats similaires ont été obtenus pour d’autres bâtiments clés, comme le centre aquatique, dont la structure est composée à 51% de matériaux recyclés.

Le stade olympique a, lui, été construit avec 30 % de matériaux réutilisés et 90 % des déchets générés par sa construction ont été réutilisés, recyclés ou récupérés, les décharges n’ayant quasiment pas servi ; sa structure, modulable, sera partiellement démantelée et la capacité d’accueil sera alors réduite à 25.000 places (au lieu des 80 000 durant les jeux) après le départ des athlètes puisque la capitale britannique compte déjà de nombreux stades d’envergure. Par la suite, le parc olympique deviendra un lieu où les athlètes locaux pourront se réunir pour pratiquer leur sport.

 

Des logements grâce aux jeux

illustrationMais la pièce maîtresse du parc olympique, sans laquelle les Jeux n’auraient pas été les mêmes,  c’est la centrale électrique de King’s Yard. Fonctionnant depuis 2010, l’installation produit de la chaleur, du froid (climatisation) et de l’électricité à partir de gaz et de biomasse. Il s’agit ainsi de  réduire les émissions en carbone du tout nouveau quartier de Stratford. Autre bon point, l’usine sera utilisée après les Jeux olympiques et fournira de l’énergie à 20.000 foyers de l’Est de Londres.

De plus, pour accueillir les 204 délégations sportives et les 400.000 visiteurs prévus pour l’ensemble de la compétition, les organisateurs ont construit près de 3000 logements. À la fin des festivités, plus de 1000 logements ont été mis à disposition des familles les moins aisées du quartier pauvre de Stratford. Mais certains pensent que les prix vont devenir exorbitants.

 

Finalement…

Si ces J.O. représentent une belle avancée en matière d’environnement, la ville de Londres aurait pu mieux faire.  Certes le bilan carbone des infrastructures olympiques est plus faible que ce qui était prévu. Aux yeux du « WWF (World Wild Fund) » et de « Bio Régional » (deux grandes associations spécialisées dans le développement durable), l’empreinte carbone ou le recyclage des déchets de chantier lors de ces J.O. sont considérés comme exemplaires. L’utilisation de matériaux plus légers et moins gourmands en CO2 (la moitié de l’empreinte carbone des JO provient de la construction de ces infrastructures) a permis une économie de 30.000 tonnes de CO2 qui auraient été émises.

En revanche, la production d’énergies renouvelables s’est avérée profondément insuffisante. Seulement 9 % de l’énergie consommée était  « verte », un chiffre relativement faible en comparaison avec l’objectif de 20 % soutenu dans le cahier des charges. L’autre problème réside dans la consommation de nombreux produits dérivés loin d’être éco-conçus et qui pourtant étaient labellisés « J.O. ». Rio fera-t-elle mieux en 2016 ?

 

Alexis Bizet et Jean Edouard Lecuyer

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