Lens de la mine à la culture …
Le 15 mars dernier, bravant les intempéries, la classe de 2nd E est partie à la découverte de la ville de Lens avec pour thématique les transformations urbaines, la culture et le développement durable.
La classe de 2de E devant le Louvre Lens |
La mine était partout avant de décliner
Lens jusqu’au XIXème siècle, ce n’était qu’une petite bourgade paisible d’environ 3 000 habitants ; en 1842 l’on découvrit du charbon à Oignies à proximité de Lens, les activités se développèrent et la création de la compagnie des mines de Lens attira énormément de monde dans cette petite ville.
Le Nord devint rapidement l’un des sites majeurs de l’exploitation de charbon en France. Avec plus de 30 000 habitants en 1900, la population de Lens fut multipliée par 10 en 50 ans.
Les mineurs arrivaient de partout, et même d’autre pays pour travailler pour la compagnie qui possédait à l’époque 18 fosses, dont une qui atteignait 600m de profondeur. La compagnie des mines de Lens fut nationalisée en 1946 au lendemain de la 2de Guerre mondiale et l’économie de la ville s’est bien développée jusqu’à la fin du XXème siècle. Mais dans les années 70, l’exploitation de charbon devenait trop coûteuse et pas assez rentable et elle stoppa progressivement : les mines furent fermées au fur et à mesure et le dernier puits ferma en 1979.
Avec ces fermetures, le travail devint rare, le chômage grimpa en flèche et les problèmes sociaux s’accumulèrent. Surtout, c’est toute la ville de Lens qui fut en plein désastre puisque la mine était partout : la compagnie des mines possédait 70% du territoire de la commune, les logements, les écoles toute une série d’équipements collectifs avaient été construits par la compagnie des mines ; Même le stade Bollaert avait été construit par des mineurs et l’équipe du RC Lens devint pour beaucoup de lensois le seul repère encore en place de la « grande époque ».
Partout les friches industrielles se multipliaient et le chômage dans la région Lensoise dépassait largement la moyenne nationale ; aujourd’hui on compte encore 16% de la population active au chômage pour une moyenne nationale de 9,4%.
Un nouveau départ avec le Louvre Lens
Quand en 2004, le ministère de la culture propose à des villes de province de candidater pour accueillir une annexe du Louvre, le conseil régional et la ville de Lens se portent candidats. Lens est finalement désigné comme ville d’accueil du futur musée
Pour accompagner l’ouverture du Louvre-Lens, la ville subit de grand changement, des aménagements pour permettre d’accéder plus facilement, le remaniement du parking de la gare, la mise en place d’une navette entre la gare et le musée, la création de chemins piétonniers vers le musée.
Le Louvre-Lens restera gratuit durant sa première année d’ouverture et le cap des 400 000 visiteurs a été dépassé en avril dernier.
Bien que la région lensoise essaye d’avancer aujourd’hui vers un développement plus durable que l’exploitation de charbon, elle n’en oublie pourtant pas toutes ces années liées à la mine. Aujourd’hui, le paysage reste marqué par les corons et les terrils. Mais le site de la fosse du 11/19 avec ses deux terrils jumeaux sur la commune de Loos en Gohelle est devenu un centre culturel mais aussi un site spécialisé dans l’accompagnement de tous ceux qui mènent des projets liés au développement durable.
Sans doute parce qu’ici plus qu’ailleurs, on a pris conscience de la nécessité de permettre à la nature de reprendre ses droits après 150 ans d’une activité industrielle et minière très polluante.
Lens s’appuie aujourd’hui sur la culture et l’environnement pour s’offrir un nouvel avenir.
Philippe Brancart