Les déchets dans le monde et en Europe
Aujourd’hui, on estime qu’un européen produit en moyenne 600 kilos de déchets par an, un américain 700, alors qu’un habitant d’une grande ville du tiers monde n’en produit, lui, qu’entre 150 et 200 kilos. Pourquoi de telles différences? Que deviennent ces déchets? Peut-on continuer ainsi sans risque pour la planète?
Des différences liées au niveau de développement
On estime que toutes les secondes, 80 à 126 tonnes de déchets sont générées à l’échelle du monde. On peut ainsi évaluer à environ 10 millions de tonnes de déchets ce que l’activité humaine produit chaque jour sur notre planète.
Dans le monde, les déchets sont de plusieurs types : ainsi 1,7 à 1,9 milliard de tonnes par an sont des déchets issus des particuliers (en 2012, 1,2 kilo de déchets ménagers et solides par personne et par jour en moyenne dans le monde) ; 1,2 à 1,67 milliard de tonnes sont des déchets industriels non dangereux, comme les emballages usagés, les déchets de production ou encore issus de matériaux ; 490 milliards de tonnes sont des déchets dangereux, comme les déchets inflammables, corrosifs ou encore toxiques.Les PED (pays en développement) et les PID (pays industrialisés et développés) donc les pays les plus riches, produisent de plus en plus de déchets. On en conclut ainsi que plus on est riche, plus on achète et plus on consomme, et donc que l’on produit plus de déchets.
Enfouir ou recycler
Dans le monde, la plupart des déchets sont mis dans une décharge et, au niveau de l’Europe, 38% des déchets s’y trouvent, sachant que la plus grande décharge européenne est située en Italie près de Rome.
Mais il y a aussi des moyens plus écologiques de se débarrasser des déchets : transformés en compost, ils génèrent de l’engrais (en moyenne, en France, 5 millions de personnes pratiquent aujourd’hui le compostage) ; recyclés en gaz issus de la décomposition des déchets, ils peuvent être utilisés comme carburant pour les bus : à Lille, 108 000 tonnes par an de déchets sont traités dans un centre de valorisation organique ( C.V.O.) et sont transformés en 4 millions de mètres de cube de biogaz.
Des architectes réfléchissent aussi à des façons d’utiliser nos déchets pour chauffer nos maisons. A Montpellier, c’est une usine de méthanisation, conçue pour 450 000 habitants, qui produira une quantité d’énergie équivalente à la consommation d’électricité spécifique de 10 000 foyers et aura un coût de traitement des déchets entrants inférieur à celui d’un incinérateur.
Il est aussi possible de recycler les bouteilles en plastique qui peuvent être transformées par exemple en stylos ou en tissu polaire.
Mais la gestion des déchets n’est pas sans risque…
En 2012, à Halluin près de Lille, les terres ont été polluées et contaminées par la dioxine provenant de l’incinérateur de tous les déchets de la métropole lilloise : les végétaux ont été touchées et par la suite, les animaux et bien sûr les hommes qui se trouvent au bout de la chaîne alimentaire. Les êtres vivants ont donc eu à souffrir d’une bioaccumulation* de dioxine dans le corps dont les effets sont durables. A Marseille, la gigantesque décharge de l’agglomération avait fait prendre conscience il y a quelques années du problème des sachets plastiques que l’on retrouvait très nombreux en mer.
Il existe ainsi des moyens de recycler les déchets mais l’idéal reste quand même de tenter de diminuer leur production plutôt que de devoir les traiter ce qui reste compliqué et souvent onéreux. De cette façon, peut-être parviendrons-nous à préserver les équilibres fragiles de notre planète.
Cléa Obled et Laura Bertin
*Bioaccumulation: absorption et accumulation par un être-vivant de substances toxiques, présentes dans l’environnement.